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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, le jeu                     Derrida, le jeu
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 22 février 2006.

[Derrida, le jeu]

   
   
   
                 
                       

1. Le lexique du jeu.

En réponse à une question qu'on lui pose en 1988 (Limited p207), Jacques Derrida parle du lexique du jeu dont il s'est servi dans ses premiers textes. Ce mot est effectivement très fréquent dans De la Grammatologie et l'Ecriture et la Différence, parus en 1967, et aussi dans La Dissémination, paru en 1972. En octobre 1979, il répond à une question sur ce sujet en rappelant que l'intérêt qu'il porte au jeu déborde l'activité ludique du sujet manipulant des objets (L'Oreille de l'autre, p96). Pour penser le jeu radicalement, il faut aller au-delà, ce qui "peut être naturellement très risqué". Freud lui-même, dans son analyse du Fort:Da, va au-delà. Il ne se contente pas d'interpréter le jeu de l'enfant, il s'identifie d'une certaine façon à son petit-fils. D'un côté, il s'assure du retour du principe de plaisir dans sa maison (le jeu comme relation d'objet, respect des règles), et d'un autre côté en multipliant les interprétations, en se laissant aller à spéculer sur la pulsion de mort, il reconnaît l'impossibilité de s'arrêter à une règle du jeu, à une thèse.

 

2. Trace et différance.

Dans la conception des années 1960-70, l'avènement du jeu est lié à la crise du logocentrisme. Le jeu est une figure qui déborde le langage et ouvre un champ ouvert de substitutions infinies. Dépourvu de centre, non totalisable, incalculable, c'est un espace de don et de supplémentation, un mouvement que rien ne peut arrêter. Plus vieux que la vérité de l'être, il rend possibles les différences et les concepts. Dépourvu d'essence, comme la différance ou la trace dont on peut le rapprocher, il ne se manifeste pas comme tel. Il disparaît dans l'écriture ou dans le divertissement.

Pourtant le jeu survient : par l'imagination, quand elle est libre et spontanée - c'est-à-dire sans concept, comme aurait dit Kant. C'est alors une roue libre, une liberté radicale de jeu et d'indécidabilité qui arrive, comme la démocratie, avec son corollaire de désordres et de débordements. Dans l'art aussi, le "jeu libre" peut survenir - par exemple dans la photographie quand elle échappe à la rhétorique. Mais, en tant que jeu, ce mouvement ne doit pas être confondu avec une liberté totale. Il reste limité, structuré par la répétition machinique, la réitération de la marque.

 

3. Le "pas au-delà".

S'il a changé de vocabulaire, Jacques Derrida n'a jamais renoncé à une pensée affirmative du jeu qui pourrait inspirer un nouvel humanisme au-delà de l'homme, c'est-à-dire au-delà de la présence pleine et rassurante de la parole et du langage.

 

 

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Propositions

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Le jeu est un champ de substitutions infinies qui, dans la clôture d'un ensemble fini, exclut la totalisation

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La différance n'est pas un concept, mais la possibilité de la conceptualité, le mouvement de jeu qui produit les différences

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Le jeu et l'écriture n'ayant pas d'essence, ils vont sans cesse disparaissant

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Le jeu de la trace, qui appartient à l'âge de la différance, est "plus vieux" que la vérité de l'être

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La possibilité du jeu est le point où, à l'intérieur des machines, le calcul trouve sa limite

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Le photographe a droit de regards sur tout, tous les droits dans un jeu dont les règles sont celles de la photographie même

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L'hymen, se divisant, se rapporte à lui-même par des pliures dont rien, dans sa syntaxe, ne peut arrêter le jeu

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Aujourd'hui l'avènement du jeu déborde le langage; il révèle l'écriture première par-delà la liaison phonocentrique du langage et de la voix

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Une pensée affirmative du jeu, offerte à une interprétation active, inspire un nouvel humanisme au-delà de l'homme

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Au centre du concept de démocratie, dans le concept même, tourne une roue libre, une liberté radicale de jeu et d'indécidabilité, plus originaire que tout pouvoir

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En jetant et faisant revenir la bobine, l'enfant du Fort/Da - ou Fort:Da - associe dans un hymen la dissociation et la conjonction, la séparation et la dissémination

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Par le jeu du Fort/Da, Freud s'assure du retour du principe de plaisir dans sa maison (la psychanalyse), sa famille (son petit-fils), il reproduit sa marque dans l'institution

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Le nom humaniste de l'homme dans la pensée classique est celui de cet être qui a rêvé la présence pleine, le fondement rassurant, la fin du jeu

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Il y a deux types d'imagination : l'une est mimétique et l'autre met en jeu la productivité libre et spontanée

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Il y a dans les Beaux-Arts à la fois l'organisation hiérarchique des métiers et l'ouverture d'un espace de jeu et de communication universelle entre sujets libres

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