Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

DERRIDEX

Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Le tout autre du principe de plaisir                     Le tout autre du principe de plaisir
Sources (*) : Oeuvre, différance, pulsion de mort               Oeuvre, différance, pulsion de mort
Jacques Derrida - "La carte postale, de Socrate à Freud et au-delà", Ed : Flammarion, 1980, pp323-325

 

Claude Bernheim de Villers (Vuillard, 1906) -

Derrida, Freud, la psychanalyse

Par le jeu du Fort/Da, Freud s'assure du retour du principe de plaisir dans sa maison (la psychanalyse), sa famille (son petit-fils), il reproduit sa marque dans l'institution

Derrida, Freud, la psychanalyse
   
   
   
Freud, une scène d'écriture Freud, une scène d'écriture
Derrida, le jeu               Derrida, le jeu  
Sur l'"hétérobiographie", néologisme derridien                     Sur l'"hétérobiographie", néologisme derridien    

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

 

1. Ça se répète chez Freud.

Dans "Au-delà du principe de plaisir", ce texte de 1920, Freud ne conclut jamais de manière tranchée. Tout ce qu'il avance, il le retire aussitôt. Quel est le statut de la pulsion de mort? Serait-elle l'origine de l'origine, la seule origine, ou devrait-elle composer avec le principe de plaisir ou avec Eros, la pulsion de vie? Opère-t-elle comme limite externe au principe de plaisir, ce qui ferait d'elle une altérité absolue? Freud n'en finit pas avec ses interrogations, il fait en sorte que la question puisse toujours se répéter, qu'aucune thèse ne se stabilise jamais.

Mais, observe Derrida, ce n'est pas la seule répétition qui soit à l'oeuvre dans ce texte. Il y en a d'autres : le premier petit-fils de Freud, Ernst dit Ernstl, qui invente le jeu du Fort/Da pour maîtriser la disparition de sa mère (Sophie Halberstadt, fille de Freud, qui meurt l'année même de l'écriture de ce texte); Freud lui-même qui semble s'identifier à ce petit-fils qui inaugure le prolongement de la généalogie familiale; Freud encore qui, en réaffirmant l'autorité du principe de plaisir, raconte à nouveau le récit historique de la psychanalyse; Freud toujours qui, par la remise en jeu des thématiques de la psychanalyse (la névrose, le sadisme, le masochisme, le narcissisme, les liaisons d'énergie, la méta-psychologie, les topiques, etc.), réaffirme l'emprise de sa signature dans l'institution à laquelle il a donné naissance. Dans ce texte dont le thème est la répétition, ça se répète. Même le jeu qui s'invente, qui s'engendre lui-même, le fait par répétition de soi (hétéro-tautologie, écrit Derrida). La pulsion de mort semble se frayer un chemin, en silence, par débordement du principe de plaisir ou de la spéculation (elle-même répétitive) sur ce principe.

De même qu'il ouvre la problématique de la compulsion de répétition sans jamais y mettre un terme, Freud continue son auto-analyse (ou autobiographie) sans jamais y mettre en terme. Il faut que cette analyse se poursuive indéfiniment, au-delà de sa mort, par ses successeurs, ou par l'auto-analyse que ses successeurs se sentiront obligés de poursuivre sur eux-même [et Derrida lui aussi sacrifie à cette injonction, comme il le reconnaîtra dans Etats d'âme de la psychanalyse].

 

 

2. Le jeu du principe.

Selon Derrida, Freud joue au jeu inventé par son petit-fils, avec la différence que ce qui occupe la place de la bobine, c'est le principe de plaisir. Il éloigne ce principe, il prend ses distances avec lui (ce qui semble lui apporter un certain plaisir); mais cette séparation lui fait peur, elle l'angoisse, et il s'empresse de tirer sur le fil, de le rapprocher de lui. Pour un temps, il fait semblant d'éloigner le plaisir représenté par la bobine, avant d'abandonner cette spéculation dangereuse, de revenir à la maison, chez soi, et de rendre au principe de plaisir son autorité.

Le jeu de Freud est un jeu d'écriture. Il spécule en écrivant. L'argument n'est pas seulement théorique. Son enjeu est la psychanalyse elle-même, le mouvement psychanalytique. En travaillant cette scène illisible pour autrui, en laissant le reste ou la restance de cette scène travailler en silence, en laissant s'exercer sur le lecteur la fascination de cette histoire de bobine, Freud accentue sa dimension testamentaire. Il lègue cette histoire à ses successeurs pour que se multiplient à son propos les clivages, conflits, divisions et alliances. Ainsi, comme pour toute autobiographie, les successeurs peuvent mourir, tandis que son oeuvre, c'est-à-dire son nom, survivra.

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Derrida
InsuPrincipeDePlaisir

WJ.LLK

ArchiOeuvrePM

FM.LLM

DerridaFreud

NF.JJJ

AOSceneEcrit

GE.LEF

DerridaJeu

KF.LDF

HeteroBio

JF.LKD

UFortDaPP

Rang = QFreudFortDaPP
Genre = MR - IA