Derrida
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Prigent Romulart                     Prigent Romulart
Sources (*) : Le lieu de l'Orloeuvre               Le lieu de l'Orloeuvre
Prigent Romulart - "L'acte rare", Ed : Galgal, 2007, Page créée par le scripteur le 14 mai 2001

 

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[Prigent Romulart]

   
   
   
                 
                       

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Prigent est l'héritier d'une grande famille. Il ne tient pas à le faire savoir et encore moins à le faire sentir, mais ne peut pas faire autrement. Son physique de beau ténébreux suffirait à l'impliquer dans le rôle. Dans le genre ténébreux, son histoire d'amour avec Angeline Lafauchais est assez singulière. Il l'avait déjà croisée 1000 fois. Elle passait dans les couloirs, c'est à peine s'il la remarquait. Il ne connaissait ni son nom ni rien la concernant; et ses yeux pâles ne l'inspiraient pas. Jusqu'au jour où le contact est passé. Cette petite jeune femme, mince et transparente, est devenue celle qu'il attendait. Est-ce possible? Eh bien oui.

(Prigent : Quand je dis que mon boulot est vraiment dur, insupportable, personne ne me croit. Ils se moquent de moi, ils disent que j'ai tort de me plaindre, que si je laisse tomber, ma place sera rapidement prise. Mais qu'est-ce que j'ai à voir avec ces trucs? Quel rapport entre les minables petits spectacles que je mets en scène, les misérables figures qui me bouffent mon temps, et la véritable idée de l'oeuvre, celle qui invente ses propres règles?)

Il se trouve qu'il travaille chez Disneyland Paris. C'est dur pour lui, très dur. On se moque beaucoup de lui, il ne se défend que maladroitement (quand il se défend). Que voulez-vous, c'est pas son truc. Son truc, c'est plutôt les chibyllins, avec Bertille et les autres.

 

 

 

 

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets)

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[L'oeuvre, en son mouvement, tient à l'ajointement inouï du programme et de l'événement]

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[L'oeuvre idéale de l'espace vocal serait absolument présente à elle-même, sans médiation, ni représentation, ni cadre, ni commentaire, ni aucun paratexte ou parergon]

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[La performance, qui définit par son acte le cadre et l'espace où elle se tient, est l'art des limites]

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Une performance pure serait sans contenu, c'est-à-dire absolument indéterminée

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Aucun programme, aucune machine logique ou textuelle ne fermera la veine qui laisse sa chance à l'événement

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Un événement ne s'identifie jamais avec lui-même : il s'ex-approprie, se perd dans la répétition où il se rend lisible

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Il est des événements imprévus qui vous changent en profondeur - et alors, c'est comme si vous étiez en contact avec les morts

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Avec l'oeuvre contemporaine, les cartes sont jetées : sur la base des règles qu'elle invente, un jeu s'engage

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La performance joue sur un double tableau : avoir le privilège de l'événement unique, ponctuel; viser la permanence de l'objet grâce à des accessoires promus en saintes reliques

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La performance fait du cadre où elle a lieu une partie d'elle-même

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La reproduction de l'Orloeuvre équivaut à l'Orloeuvre

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Ne garder d'une pensée que sa loi de production, c'est la réduire à une grammaire, un théologiciel qui, en cautérisant les plaies et cicatrisant les circoncisions, prive d'avenir

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Tino Sehgal tente de construire une oeuvre exclusivement événementielle, qui proscrit tout paratexte (ou parergon), mais cette interdiction est elle-même un paratexte

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Pour faire surgir l'événement d'une pure situation de parole, Tino Sehgal impose le respect impératif de limites vocales qui forment le cadre de l'oeuvre

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L'acte rare (Prigent Romulart, 2007) [LAR]

- Ouzza : S'il n'y avait pas eu les chibyllins, Bertille et quelques autres, s'il n'avait pas croisé Angeline, il aurait renoncé depuis longtemps au Cercle et à ses rituels. Mais il a trouvé là quelque chose d'unique, d'irremplaçable pour lui : un public. Et sans public, aucune de ses performances n'aurait pu être imaginée. Il passe donc son temps à naviguer entre son boulot chez Disney et le quai de l'Idve - et après tout, il ne s'en porte pas si mal.

 


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