Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 DERRIDEX

Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Il faut à l'oeuvre un sacrifice, un retrait                     Il faut à l'oeuvre un sacrifice, un retrait
Sources (*) : Orlolivre : comment ne pas se plonger dans le (méta)cinéma               Orlolivre : comment ne pas se plonger dans le (méta)cinéma
Pierre Delain - "Après...", Ed : Guilgal, 2017, Page créée le 28 janvier 2007

[Toute oeuvre suppose un impouvoir, un sacrifice de la vision, un retrait quasi-transcendantal]

   
   
   
                 
                       

La thématique du sacrifice est chez Derrida indissociable de celle de l'œuvre. Pour le montrer, on peut s'appuyer sur Mémoires d'aveugle, ce texte publié en 1990 où sont articulés les concepts retrait, deuil, sacrifice et œuvre.

 

1. "L'ouvre où ne pas voir".

On peut partir d'une sorte de lapsus derridien, une maladresse ou un malécrit daté du 11 juillet 1989 [quelques jours avant un fameux bicentenaire], quand, se déplaçant en voiture, il a eu l'idée d'un thème ou d'un titre pour une exposition organisée au Louvre. Le thème est celui du dessin d'aveugle, et le titre celui qui fut écrit en aveugle, dans cette voiture, que j'ai reproduit en titre de ce paragraphe : "L'ouvre où ne pas voir". Pour en connaître le contexte, les circonstances et un début d'interprétation, on lira les deux pages suivantes :

- A usage privé, le titre de l'"oeuvre derridien" serait : "L'ouvre à ne pas voir".

- Le 23 juillet 1989, devant sa mère agonisante, Jacques Derrida défiguré fait l'aveu en son corps d'une conversion illisible.

Pour analyser le rapport entre l'oeuvre derridienne et la vision, on peut partir de ce titre, et le mettre en relation avec ce qui est dit de l'hypothèse de la vue et de l'aveuglement dans Mémoires d'aveugle - ce texte auquel avait été, dans un premier temps, attribué ce titre provisoire, ultérieurement effacé ou palimpsestisé.

 

2. Retrait et hypothèses de la vue.

a. La vision, un sens idéel.

cf : [Derrida, la vision : pleurs et aveuglement] §1,

b. Les hypothèses aboculaires.

cf : [Hypothèse de la vue : dans le dessin ou la peinture, il s'agit de restituer la vue par suppléance, supplémentation ou substitution]. §1.

 

3. La ruine.

Une autre modalité du retrait est la ruine. cf : Au commencement de l'oeuvre, comme de tout autoportrait, il y a la ruine.

 

4. Le sacrifice

a. Les deux logiques de l'aveuglement

cf : Il y a, à l'origine du dessin, deux logiques de l'aveuglement : transcendantale (sa condition de possibilité) et sacrificielle (son économie).

b. Théorie du sacrifice.

cf : [Derrida, le sacrifice] §1 à 3.

c. Impouvoirs de l'oeil et théologie négative.

cf : [Les impouvoirs de l'oeil, qu'on peut décrire par les discours qui nomment le retrait du dieu invisible (théologie négative), donnent au dessin sa ressource quasi-transcendantale].

 

5. Apocalypse.

Au-delà du graphisme ou des arts d'imitation, toute oeuvre est, pour Derrida, un événement apocalyptique.

cf : Une oeuvre est un événement sacrificiel, apocalyptique, qui ruine ce qu'il met en ordre et implore la résurrection de qu'il ruine. Commencer par §2, puis §1.

 

6. Croyance et imploration.

a. Croyance.

L'oeuvre introduit à la fois à la croyance et au suspens de la croyance. cf : Hypothèse de la vue : pour faire et défaire la croyance, il faut un temps d'arrêt, d'aveuglement, de suspens du regard, d'imploration.

b. L'histoire de Tobit et son fils Tobie.

cf : Le Livre de Tobie raconte l'histoire du fils qui rend la vue à son père Tobit : pour avoir enseveli les morts, donné sans voir ni savoir, il reçoit la bénédiction en surabondance. Puis : Tobit voit dans son fils qui lui rend la vue et dans l'ange invisible qui l'a guidé l'origine même de la capacité de voir, et Tous les aveugles de l'Ancien Testament (Akhiyahou, Eli, Isaac, Tobit) sont en mal de fils.

c. Imploration.

cf [Derrida, la vision : pleurs et aveuglements] §3.

 

7. Du retrait à l'élection.

A ce point de l'interprétation, on peut revenir au titre-lapsus « l'ouvre où ne pas voir ». Dans Mémoires d'aveugle, la structure de la vision, celle du retrait et celle de l'imploration (qui n'est qu'une modalité du retrait) sont constamment associées. Ce qui ouvre à l'œuvre, c'est un retrait, un retrait invisible. Or, si l'on revient à la thématique générale de cette « thèse », quelle est la défense, ou la façon de résister la plus adéquate au mal radical? On répondra : c'est le retrait, justement. Pour que ça puisse s'ouvrir par un « ne pas voir », il faut commencer par le retrait.

a. Une théorie du retrait.

Il y a chez Derrida une théorie du retrait, solide et articulée, et aussi une pratique, qui est la pratique même de l'oeuvre. Entre la structure retirée, cachée, du concept, sa quasi-transcendance (voir ici), et l'oeuvre qui renvoie à une élection longtemps tenue secrète, le lien est étroit.

Sur le retrait, cf : [Derrida, retrait, effacement].

La source du retrait est conceptuelle, et aussi biographique, autobiographiques, avec des événements dont certains sont rapportés.

b. Retrait, bénédiction.

Se retirer, c'est bénir, mais c'est aussi être élu.

Sur la bénédiction, cf : Jacques Derrida, dont le prénom commence comme Jacob et finit comme Isaac, est à la fois le fils élu contre la loi et le père qui, en bénissant ses fils pour les protéger, se retire, et : Il fallait qu'Isaac et Jacob soient devenus aveugles pour qu'ils puissent accomplir le dessein de dieu en bénissant par substitution l'autre fils.

c. Retrait, élection.

Sur l'élection, cf : Il fallait que Derrida fasse son deuil du dessin, qu'il se retire de la visibilité, pour qu'à travers l'aveuglement des pères il s'envoie à lui-même une élection secrète, indéchiffrable.

 

 

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Propositions

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-

[Hypothèse de la vue : dans le dessin ou la peinture, il s'agit de restituer la vue par suppléance, supplémentation ou substitution]

-

A usage privé, le titre de l'"oeuvre derridien" serait : "L'ouvre où ne pas voir"

-

Le 23 juillet 1989, devant sa mère malade, apparemment guéri d'une paralysie défigurante, Jacques Derrida fait l'aveu en son corps d'une conversion illisible qu'il donne à lire

-

En se faisant, une oeuvre s'endeuille elle-même : il faut jeter, sacrifier, exclure

-

Une oeuvre est un événement sacrificiel, apocalyptique, qui ruine ce qu'il met en ordre et implore la résurrection de qu'il ruine

-

Il y a, à l'origine du dessin, deux logiques de l'aveuglement : transcendantale (sa condition de possibilité) et sacrificielle (son économie)

-

Au commencement de l'oeuvre, comme de tout autoportrait, il y a la ruine

-

Pour avoir enseveli les morts, Tobit reçoit en surabondance une bénédiction dont il doit se faire le scribe

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Tobit voit dans son fils qui lui rend la vue et dans l'ange invisible qui l'a guidé l'origine même de la capacité de voir

-

Tous les aveugles de l'Ancien Testament (Isaac, Jacob, Eli, Akhiyahou, Tobit) sont en mal de fils

-

Hypothèse de la vue : pour faire et défaire la croyance, il faut un temps d'arrêt, d'aveuglement, de suspens du regard, d'imploration

-

Il fallait que Derrida fasse son deuil du dessin, qu'il se retire de la visibilité, pour qu'à travers l'aveuglement des pères il s'envoie à lui-même une élection secrète, indéchiffrable

-

Jacques Derrida, dont le prénom commence comme Jacob et finit comme Isaac, est à la fois le fils élu contre la loi et le père qui, en bénissant ses fils pour les protéger, se retire

-

[Les impouvoirs de l'oeil donnent au dessin sa ressource, quasi-transcendantale - que nomment aussi les discours de la théologie négative (retrait du dieu invisible)]

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