Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, la Torah                     Derrida, la Torah
Sources (*) : Isaac               Isaac
Jacques Derrida - "Mémoires d'aveugle, L'autoportrait et autres ruines", Ed : RMN, 1990, p28

 

Tobie rendant la vue a son pere (Pierre-Paul Rubens) -

Derrida, père / fils

Tous les aveugles de l'Ancien Testament (Isaac, Jacob, Eli, Akhiyahou, Tobit) sont en mal de fils

Derrida, père / fils
   
   
   
Il faut à l'oeuvre un sacrifice, un retrait Il faut à l'oeuvre un sacrifice, un retrait
Le livre de Tobie               Le livre de Tobie  
                       

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Dans l'Ancien Testament, l'aveuglement est toujours lié à la question de l'héritage ou de la filiation. Les péres qui désirent que leur lignée survive sont "en mal de fils". Soit ce mal est voué à l'échec, avec le risque d'une annulation de l'avenir (mal radical); soit la génération des fils ouvre l'avenir, ce qui supplée à l'aveuglement du père.

1. Dans le contexte d'une ouverture de l'avenir, les deux premiers récits d'aveugles dans la torah sont ceux d'Isaac et de Jacob. Les histoires d'Isaac et de Tobit s'opposent point par point, mais toutes deux ouvrent l'avenir. Isaac, fils d'Abraham, est le second des patriarches. Son récit est raconté à la troisième personne. Il devient aveugle naturellement (par vieillesse) tandis que Tobit, un orphelin déporté à Ninive, raconte sa vie à la première personne et devient aveugle par maladie, ayant reçu dans l'oeil la fiente des oiseaux. Isaac ne recouvrera pas la vue, tandis que Tobit la retrouvera (grâce à son fils Tobie). Tous deux bénissent leur fils sur leur lit de mort. Isaac doit choisir entre deux de ses fils, Jacob et Esaü, sous l'influence de Rebecca, tandis que la bénédiction de Tobit est guidée par l'ange Raphaël. Le fils Tobie verse lui-même le remède dans les yeux de son père (par manipulation, attouchement), tandis que le fils Jacob se recouvre d'une peau pour qu'Isaac le reconnaisse au toucher (autre manipulation, attouchement). Dans les deux cas les fils sont porteurs d'un artefact; ils hériteront de la puissance.

Pour Isaac comme pour Tobit, le fils représente la lumière. Il est l'oeil supplémentaire du père, son guide. Il lui rend la vue. Il y a échange, reconnaissance de dette, prise en charge de la loi. Pour être capable de voir, il faut un tiers (l'Ange Raphaël dans le cas de Tobit, sa femme Rebecca dans le cas d'Isaac), il faut un autre. En rendant possible la filiation, la bénédiction d'un vieillard aveugle, d'un aïeul, protège du mal radical. Cet aïeul n'est pas en position de puissance, il implore. Tobit et Anna ne cessent de pleurer. Un père pleurant est un père qui s'efface, se retire. Sans ce retrait, le geste du fils ne pourrait se transformer en un second retrait, un trait invisible. Œuvrer, c'est archiver ce second retrait. Sous l'injonction du père implorant, l'œuvre rend la vue.

2. Dans son texte, Mémoires d'aveugle, Jacques Derrida raconte rapidement l'histoire du juge Eli [à ne pas confondre avec le prophète Elie], qui a gouverné Israël pendant 40 ans. Âgé de 98 ans, Eli est aveugle. Il apprend d'un seul coup que ses troupes ont perdu une bataille contre les Philistins, la mort de ses deux fils et la prise de l'arche d'alliance (I Samuel 4). Il en meurt sur le coup, mais la perte définitive de tout avenir, le mal radical, sera évitée après sa mort par l'enfantement de sa bru. Il y aura quand même une descendance, une filiation. Seule la descendance peut rendre la vie, comme la vue. Cela vaut pour Eli comme pour l'Oedipe de la bible (qui, malgré la tragédie, n'est pas sans enfant), mais cela ne vaut pas pour Akhiyahou, Cet autre personnage biblique. transcrit en français Ahiyya, devient aveugle dans sa vieillesse (I Rois 14.4). Jéroboam, roi d'Israël, envoie sa femme le consulter sous un déguisement quand il apprend que son propre fils, qui s'appelle aussi Ahiyya, est malade. Akhiyahou comprend tout de suite la situation. Lui-même avait prédit que Jeroboam serait roi (I Rois 11.37) et que la maison du roi disparaîtrait (I Rois 14). L'aveuglement du prophète est une annonce déguisée d'un mal radical, qui touche le royaume d'Israël. Ce mal-là, qui peut être rapproché de l'histoire de Tobit - qui touche aussi les Israëlites - est inéluctable.

 

 

A noter que les histoires d'Isaac, d'Elie et d'Akhiyahou font partie du tanakh juif, mais pas le Livre de Tobit, qui est apocryphe pour les Juifs et canonique que pour les catholiques (depuis le Concile de Trente). Chez les Juifs, il n'y a pas de Résurrection. Même si la lumière revient aux fils, on ne guérit pas de l'aveuglement. Chez les chrétiens, il peut y avoir des miracles : le Christ) guérissant des aveugles, Tobit qui recouvre la vue avec l'aide de l'ange Raphaël.

 


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