Derrida
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de Jacques Derrida

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Derrida, la poésie                     Derrida, la poésie
Sources (*) : L'oeuvre derridienne e(s)t ce qu'elle cite               L'oeuvre derridienne e(s)t ce qu'elle cite
Jacques Derrida - "Béliers. Le dialogue ininterrompu : entre deux infinis, le poème", Ed : Galilée, 2003, p59

 

Signes du Zodiaque (Synagogue Beth-Alpha, Israel, 6eme siecle) -

Derrida, l'invention

L'oeuvre du poète est une chambre d'échos : le poème réinvente ce dont il hérite, il bénit et dissémine ses semences

Derrida, l'invention
   
   
   
Derrida, l'héritage Derrida, l'héritage
"Die Welt ist fort", Celan - Derrida 2002               "Die Welt ist fort", Celan - Derrida 2002  
Derrida, la Torah                     Derrida, la Torah    

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Dans son commentaire du poème de Paul Celan, Grosse, glühende Wölbung (Grande voûte incandescente) (voir ici le texte du poème) [dans le recueil Atemwende (Renverse du souffle), Jacques Derrida privilégie le bélier, cet animal qui apparaît dans deux des quatre strophes. Son interprétation joue sur trois thèmes (1) le bélier signe du zodiaque (2) le bélier animal (3) le bélier objet du sacrifice dans l'Ancien Testament. De ces trois thèmes, le poème de Paul Celan hérite, et ces trois thèmes, il les réinvente. Et de ces trois thèmes, la lecture de Jacques Derrida hérite elle aussi et les réinvente elle aussi - à sa façon qui n'est pas sans lien avec celle du poème, car (1) Derrida hérite de Paul Celan (2) Paul Celan et Jacques Derrida sont les co-héritiers de certaines traditions.

Qui hérite? Qui invente? Qui s'adresse à l'autre? Ce n'est pas le poète comme pourrait le laisser croire, à première lecture, la proposition ci-dessus, - car il est absent, il a disparu, ainsi que son monde - [et ainsi d'ailleurs que le lecteur Jacques Derrida et son monde], mais le poème lui-même. Il faudrait, pour l'interpréter, déchiffrer tout l'oeuvre de Paul Celan, dit Derrida, utilisant le masculin comme pour donner plus de dignité à "cet" oeuvre, il faudrait reconstituer toutes ses dates, ses mots secrets, ses associations, et jusqu'à la dernière syllabe [comme Abraham et Torok l'ont tenté dans le Verbier de l'Homme aux loups] - un tel travail prendrait des heures et des années [et même si on le faisait, on se heurterait aux limites de l'herméneutique].

Mais en tout état de cause, la chambre d'écho est le poème lui-même (voire l'oeuvre, au masculin, signé du nom de Paul Celan). C'est lui (le poème) qui invente, hérite, bénit et dissémine. C'est lui qui, sous le coup d'une lecture, s'auto-affecte.

Les signes du Zodiaque, tels qu'une mosaïque de la synagogue Beth-Alpha, en Israël, les représente (6ème siècle après J-C).

 

 

Il y aurait donc trois héritages dans ce poème : celui des astrologues, celui de la violence faite aux animaux, celui de la Torah. Mais si l'on y regarde de plus près (voir ici le texte du poème), ces héritages n'ont rien d'explicite dans le texte celanien. C'est Jacques Derrida qui y fait appel - qui les convoque, les invoque, sous sa propre responsabilité.

- les signes du zodiaque. "Grande voûte incandescente / avec / l'essaim d'astres noirs qui s'affouille / une voie de sortie, de départ". Peut-être s'agit-il d'astrologie (et encore, ce n'est pas sûr). Mais l'errance des planètes, les 12 signes, le plan de l'écliptique, les heures et les dates, l'horoscope, cités par Derrida mais jamais mentionnés par Celan, un autre lecteur pourrait ne pas les trouver dans le texte.

- l'animalité. "Au front caillou d'un bélier / je marque au feu cette image, entre / les cornes, dedans, etc..." Dans les deux strophes qui suivent, il est bien question d'un bélier qui semble - dans le même mouvement paradoxal - se révolter ou ne pas se révolter. "Contre / quoi / ne fonce-t-il pas?" Mais la vie animale, le bélier qui se met en colère contre les holocaustes et les sacrifices, hantent Derrida lui-même - rien ne prouve qu'ils aient hanté Paul Celan.

- le sacrifice d'Isaac et d'Aaron. Le bélier, pour Derrida, est celui de la Torah. Ici prennent place une série d'associations qui renvoient cet animal - qui n'est que nommé par le poème -, à des passages bibliques : la ligature d'Isaac (Genèse XXII), la cérémonie d'expiation après la mort des deux fils d'Aaron (Lévitique XVI) (où le bélier est complété par un taureau), le shofar (les cornes du bélier, qu'on fait sonner pour le Nouvel An juif), la fin de Yom Kippour... - sans parler du renvoi à cet autre texte, Schibboleth, pour Paul Celan, où sont analysés, par Derrida, d'autres thèmes juifs celaniens (la circoncision).

Après avoir lu Béliers, la mémoire ne distingue plus ce qui revient à Celan, ce qui revient à Derrida, ce qui revient au poème, où ce qui revient à ses propres associations.

- Sergueï : Cette prolifération d'interprétations peut être rapprochée de la promesse faite par Dieu à Abraham à la suite de l'acquiescement au sacrifice : "Je te comblerai de mes faveurs; je multiplierai ta race comme les étoiles du ciel et comme le sable du rivage de la mer, et ta postérité conquerra les portes de ses ennemis / Et toutes les nations de la terre seront bénies, par ta postérité, en récompense de ce que tu as obéi à ma voix". Souligner cette multiplication des semences, c'est prendre au sérieux le vers de Marina Tsvetaeva : "Dans ce monde-ci hyper-chrétien / Tous les poètes sont des Juifs". (Ce vers est cité par Paul Celan en exergue de son poème "Et avec le livre de Tarussa" [in Die Niemandsrose]).

En 1986, dans Schibboleth (15 ans plus tôt), Jacques Derrida avait déjà cité ces mêmes vers. Si tout homme [ou toute femme], circoncis par la langue, est Juif, - car dans tout corps une marque est destinée à la langue - alors tous les poètes (eux aussi) sont Juifs, car ils sont le lieu de la dissémination de la langue, le lieu où la langue distribue sa semence et donne sa bénédiction.

 


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