Quand les moyens techniques qui permettent de diffuser le langage parlé s'étendent, le signifié [ce que voulait-dire l'émetteur, sa vérité] n'est pas transmis dans son intégrité. Au moment où la grande aventure métaphysique, scientifique et technique de l'Occident s'étend à toutes les aires culturelles (mondialisation), cette transmission de vérité tend à s'épuiser. Les pratiques qui l'abandonnent se multiplient. C'est le cas pour les mathématiques (dont l'écriture a rompu tout lien avec la sensibilité) pour d'autres pratiques non phonétiques comme la danse, la biologie (les programmes de la cellule sont décrits dans un langage irréductible au phonétisme) [et donc les pratiques médicales qui en découlent], et aussi pour des arts plus traditionnellement proches de l'oralité ou de la rhétorique comme la musique [bruitages], le cinéma [montages] ou la sculpture [installations].

Ce débordement du langage par l'écriture, du discours par les pro-grammes, du signifiant par la trace, l'inscription ou le graphème, est la marque de la dislocation du logocentrisme.