Derrida
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Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, analogie, "comme si"                     Derrida, analogie, "comme si"
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 23 décembre 2013 Un performatif tout autre - aujourd'hui

[Derrida, analogie, comparaison, "comme", "comme si"]

Un performatif tout autre - aujourd'hui
   
   
   
Orlolivre : comment ne pas œuvrer ? Orlolivre : comment ne pas œuvrer ?
                 
                       

Ce qui advient comme tel, s'il en est, advient souverainement, de soi-même, sans comparaison ni analogie; mais ce qui advient comme si présuppose un élément de comparaison, un modèle dont il doit se différencier.

 

1. Comparaison.

Une comparaison est double :

- d'un côté, elle est raison, logos, calcul, elle pointe des identités et des différences dans un système qu'elle prolonge. C'est le "comme tel" du discours courant : un facteur d'ordre, d'organisation.

- d'un autre côté, par rapport aux classifications préexistantes, elle vient en plus. C'est un supplément, un élément hétérogène, hors-la-loi, une extériorité qui menace les hiérarchies établies. On l'associe à l'événement, la figure, la métaphore, la mimesis, tout ce qui transforme ou métamorphose. C'est le "comme" du discours courant, qui compromet la légitimité des limites et oppositions reconnues. La comparaison clarifie, mais elle est inarrêtable, sombre, imprévisible, porteuse de désordre, d'incohérence logique ou théorique, sans finalité ni concept.

 

2. Analogie.

Une analogie introduit entre des termes une complicité étrange, une inquiétante familiarité. Prenons par exemple ce qui, dans l'œuvre même de Jacques Derrida, se présente comme une analogie entre les trois figures de la bête, du criminel et du souverain. Le rapprochement introduit entre ces termes un réseau de ressemblances, conjonctions, alliances. Dans le même mouvement, il déstabilise des oppositions que la tradition prend pour acquises : nature/culture, nature/loi, homme/animal, et il propose des accouplements bizarres, incongrus, "onto-zoo-anthropo-théologico-politiques", des figures médiatrices comme les hybrides homme-animal.

Dans la société logoarchique, là où elle est la règle, l'analogie soumet le jugement, et plus particulièrement le jugement de goût, à une loi de supplémentarité où l'archétype qui sert de règle est le point de départ de l'imagination de ses excès ou de ses résonances, qui peuvent aller jusqu'au génie.

 

3. Comme si.

Que se passe-t-il quand on dit "comme si"? On s'appuie sur un modèle, une formule-type qu'on considère comme crédible, digne de foi, pour s'abandonner à l'imagination, pour avancer une autre hypothèse vers laquelle on voudrait transférer cette crédibilité, pour dire ou faire autre chose. Cette modalité n'est pas exceptionnelle, elle est même courante, peut-être vitale. On ne peut pas vivre seul dans son monde, il faut faire comme si il y avait un monde commun - même s'il n'y en a pas. Chacun a son monde, on ne vit jamais ensemble dans le même monde, et pourtant on fait semblant. Kant parlait d'"idée régulatrice de la raison" : Agis comme si ta maxime devait servir en même temps de loi universelle pour tous les êtres rationnels. Sans un principe formel de ce type, on ne pourrait pas cohabiter. Il ne suffit pas de faire comme si nous habitions le même monde, il faut faire plus, il faut faire comme s'il y avait ou il pouvait y avoir un monde juste.

Le comme si n'est pas neutre, il porte un ferment déconstructif. Un trouble fait irruption qui peut déboucher sur un simulacre d'événement, et aussi sur un événement véritable, un acte de langage performatif - voire au-delà du performatif (ni programmable, ni anticipable), une œuvre. Il arrive aujourd'hui que, virtuellement, l'engendrement des œuvres puisse remplacer le travail réel - ou ce qui en tient lieu.

 

 

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Propositions

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L'analogie, c'est toujours une raison, un logos, un raisonnement, voire un calcul - il faut l'entendre comme le lieu d'une question plutot que d'une réponse

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Dans la société logoarchique, l'analogie est la règle qui soumet le jugement à une loi de supplémentarité

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Par sa structure même, un événement est inconditionné : nulle part il n'est possible "comme tel", il doit s'annoncer "comme" impossible, imprésentable, monstrueux

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En disant "comme si", nous faisons une chose troublante qui ressemble à un simulacre; nous supposons qu'un événement a lieu

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Là où il y a performatif, c'est "comme si" un événement arrivait - mais un événement digne de ce nom est "au-delà" du performatif

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La modalité du "comme si" semble appropriée à ce qu'on appelle des "oeuvres"

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"Comme si la fin du travail était à l'origine du monde" : tout se passe aujourd'hui comme si, virtuellement, l'engendrement des oeuvres devait remplacer le travail réel

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L'inquiétante étrangeté (unheimlich) est cette variété particulière de crainte qui se rattache à ce qui est familier (heimlich)

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Dans les trois figures de la bête, du criminel et du souverain - chacune hors-la-loi à sa façon, une onto-théologique inquiétante est à l'oeuvre; elle nous fascine, elle nous hante

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Dans le couple bête/souverain, la bête "est" le souverain, et aussi l'autre du souverain (ressemblance, conjonction, alliance, hymen, hétérogénéité, passage, partage)

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Pour Kant, le monde est une idée régulatrice de la raison qui ne tient qu'à un "comme si"

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Les hybrides homme-animal (le Centaure ou le loup-garou) sont des figures médiatrices, qui font signe vers l'analogie ou l'allégorie

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