Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

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Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
L'oeuvre, sa restance                     L'oeuvre, sa restance
Sources (*) : L'oeuvre derridienne e(s)t ce qu'elle cite               L'oeuvre derridienne e(s)t ce qu'elle cite
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 6 mai 2011 CinéAnalyse : En ajoutant encore à ce qui se dissémine

[La restance est la loi de l'oeuvre]

CinéAnalyse : En ajoutant encore à ce qui se dissémine Autres renvois :
   

Acte de langage, restance

   
   
                 
                       

1. Un rapport à l'absence.

Quand le destinataire (lecteur, auditeur, spectateur) est mis en présence d'une oeuvre, les circonstances dans lesquelles elle a été produite ont disparu. L'auteur est absent, ainsi que le discours au sein duquel il a évolué et son horizon de sens. Par rapport au référent initial, la coupure est irrémédiable. Et pourtant, le destinataire croit rester en rapport avec cet horizon. Pour lui, quelque chose de ce contexte reste dans l'oeuvre : un secret, une marque, une date, une signature, des traces. Pour désigner le mouvement de ce qui supplée à cette absence, Jacques Derrida a proposé un mot (concept ou quasi-concept), restance. L'oeuvre, telle qu'elle parvient au destinataire, n'a ni contenu ni identité. Elle n'est qu'une marque, elle ne survit que par ces choses ambiguës, ces restes qui à la fois appellent l'interprétation et s'y soustraient.

 

2. Une errance.

A la façon d'une lettre en poste restante dont l'adresse ne serait pas déterminée à l'avance, l'oeuvre n'a pas de trajet propre. Elle est jetée au vent, dans l'attente d'un destinataire qui la rendrait lisible. Rien n'assure qu'un tel destinataire arrivera. Elle pourrait rester abandonnée, simple déchet dont le potentiel d'insémination resterait égal à zéro. Mais la structure restante (le fait qu'il soit toujours possible qu'une oeuvre soit abandonnée, laissée à son errance, qu'elle n'arrive pas à destination) n'annihile pas la restance de l'oeuvre, sa différance séminale. Une autre loi peut toujours s'introduire dans l'oeuvre, la domestiquer. Il est possible que le système du signifiant (le discours, par un effet de cadre ou de signification) sublime ce reste, le reconduise dans un système. Mais le reste se dérobe, s'échappe. Il met en échec toute tentative de fixer un sens.

 

3. Spectralité.

Quand la plénitude de l'être [qui caractérise l'oeuvre dite d'"art"] est détruite, dévalorisée ou abandonnée, on fait l'expérience d'une autre oeuvre dans l'oeuvre, l'archi-oeuvre. C'est le cas pour les Vieux Souliers aux lacets de Van Gogh, pour certains contrastes ou détails inexplicables laissés par Manet dans ses tableaux (et qui n'ont pas manqué de faire scandale), ou encore pour le dessin qui, mettant à mort son modèle, produit sa propre origine comme un reste. Ce qui vient nous hanter n'est pas le modèle lui-même, mais sa descendance, sa généalogie - ni une présence, ni une vérité, mais un spectre, ce reste dont on peut jouir.

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La restance est la loi de l'oeuvre - comme elle est celle de l'acte de langage et de la peinture en général.

Et quand l'être se tait, que reste-t-il? Peut-être, entre autres - la musique.

 

 

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Propositions

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[Derrida, reste, restance]

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La structure de la peinture est "restante" : ce qui y revient n'est ni une vérité, ni une présence dans la représentation, mais une marque

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La lettre est restante : elle n'a pas de trajet propre et peut toujours manquer à sa destination

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Il appartient à la structure d'une oeuvre de n'arriver pas toujours à destination : nul ne peut s'ajuster à sa pointure, pas plus qu'à celle des "Souliers" de Van Gogh

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Toute marque, fût-elle orale, est un graphème : ce qui reste d'une coupure qui l'a séparée de son référent ou de son signifié d'origine

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Un tableau est un reste, le pur supplément de l'opération qui appelle ce qu'il supplée comme son propre supplément

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[La "restance" d'un acte de langage, ce qui peut le faire réussir ou échouer - reste secrète]

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Dans une oeuvre poétique, un reste ou un excédent irréductible se soustrait à tout rassemblement herméneutique

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La réaction des contemporains aux oeuvres de Manet est structurée par la présence de restes, de traces, qui mettent en échec toute tentative de leur donner un sens

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Dans "Courses à Longchamp" de Manet (1864), où le mouvement contraste avec l'immobilité, subsiste une "restance" irréductible, inintelligible

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Le livre a son origine hors de lui (la restance du hors-livre), et aussi son modèle (la création par le Verbe ou le logos, le Livre de la Nature)

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L'origine est produite sur le mode fantasmatique d'un contingent restant

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Le dessin est ce qui reste d'une mise à plat, une mise à mort d'un paradigme

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Le dessin met en scène un travail et une jouissance quant au reste

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La musique est ce qui reste, quand l'être se tait

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