Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

 

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
L'oeuvre promet, ne tient pas                     L'oeuvre promet, ne tient pas
Sources (*) : L'art, supplémen               L'art, supplémen
Daniel Payot - "Anachronies de l'oeuvre d'art", Ed : Galilée, 1990, p129

 

-

[L'oeuvre d'art est promesse d'une révélation imminente, qui se redit sans cesse et ne se produit pas]

   
   
   
                 
                       

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

 

Tout oeuvre particulière est promesse. Ce qu'elle promet? Parfois le beau, parfois l'Idée ou l'Absolu, comme chez les romantiques. De nos jours, avec l'autonomie de l'art, elle se promet comme oeuvre. Chaque oeuvre déclare, comme Cézanne : Je vous dois la vérité et je vous la dirai. C'est un engagement, un serment, et c'est aussi une tension, car les oeuvres sont toujours en avance sur leur promesse et en retard sur l'absolu qu'elles annoncent. Il y a du messianisme en elles - un messianisme un peu cynique, car elles ne peuvent que le décevoir. L'oeuvre qui se pose comme promesse ne peut rien garantir.

Tant qu'elle se situe dans l'histoire de l'art, l'oeuvre singulière promet toujours l'idée de l'oeuvre, une oeuvre à venir qui parachèverait l'être-oeuvre de l'oeuvre, une oeuvre absolue en laquelle le devenir de l'oeuvre singulière viendrait s'accomplir.

Mais le romantisme - depuis Hölderlin - nous lègue aussi l'injonction d'une autre pensée de l'art. W. Benjamin en fait le constat : Il n'y a pas d'histoire de l'art. Il n'y a rien qui lie les oeuvres entre elles, ni origine commune, ni appartenance à une culture progressive. Ou plus exactement : les oeuvres ne se relient pas entre elles sur le mode de l'historiographie (une succession d'événements historiques), mais sur un autre mode qui n'est ni un enchaînement, ni un continuum, ni une causalité. Dans cet autre mode, les idées ne se montrent pas. Leur lumière est tournée vers le dedans. Les oeuvres n'ont ni porte ni fenêtre, elles ne révèlent rien, elles recèlent les vérités. Elles suspendent toute relève de l'art, comme l'avait fait Manet. Elles apparaissent dans la nuit, mais c'est une nuit sauvée (selon le mot de Benjamin) comme si, dans un messianisme à l'envers, elles devaient sauvegarder un pouvoir rédempteur, un mystère nocturne.

 

 

--------------

Propositions

--------------

-

Les oeuvres de l'art moderne se tiennent sur une ligne de tension entre deux modèles de la temporalité : accomplissement continu / attente interrompue

-

L'art contemporain achoppe sur une antinomie qui le fait vivre : l'oeuvre ne doit rien promettre, mais elle se promet cependant elle-même comme oeuvre

-

Ne pouvant s'assurer de rien qui la précède, l'oeuvre se pose comme une promesse qu'elle ne peut garantir, car elle est toujours au-delà du champ de la présence

-

L'art promet d'être fidèle à un passé qui le préoccupe, mais qui ne se laissera jamais ranimer dans l'intériorité d'une conscience

-

La promesse de l'oeuvre d'art est celle d'un messianisme inversé : sauvegarder dans l'obscurité son pouvoir rédempteur, garder les vérités dans la nuit

-

La beauté est double : sous une enveloppe relative, circonstancielle, une autre beauté inaccessible est promise

-

L'opération de Manet, c'est la suspension de son propre désir de peindre, une dissolution qui engloutit la possibilité même d'une relève de l'art

-

L'art ne peut que décevoir, car il a hérité de la religion une promesse qu'il ne peut pas soutenir

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Payot
ArtPromesse

AA.BBB

ArtSupplement

KF.LLF

ER_ArtPromesse

Rang = N
Genre = -