Cette transformation est commentée par Carl Einstein dans ses ouvrages L'art du XXème siècle et Georges Braque et dans ses articles de la revue Documents.

Selon Carl Einstein, le commerce de la beauté s'est effondré. Sur ces ruines, l'objet visuel est devenu manifestation, événement, symptôme. Les formes qui surgissent portent une violence opératoire, une puissance de décomposition qui fait leur authenticité (car les oeuvres peuvent s'interpréter l'une l'autre). Le cubisme est d'abord décomposition ou déformation de la figure humaine. Comme dans une anamorphose, le sujet est déplacé, et avec lui tout l'espace civilisé, tout l'espace anthropocentrique. C'est un bouleversement de la vision en général.

Une telle mobilité requiert une énergie psychique : les champs de formes fonctionnent comme des champs de force.

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Einstein est mort trop tôt pour avoir pu voir émerger, sur les ruines du commerce de la beauté, le commerce de l'art. Ayant vécu dans les années de crise, il a pu croire au fantasme d'un art non commercial.