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La nature est muette                     La nature est muette
Sources (*) :              
Delphine Séverin - "Le nouvel ordre mythique", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 19 juin 2006

 

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[La nature est muette]

   
   
   
                 
                       

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Si la nature n'a rien à dire, ce n'est pas seulement parce que son langage est incommunicable, muet et sans nom, c'est [aussi] parce qu'on a plaqué sur elle quelques lois dites universelles qui l'ont phagocytée. Depuis qu'elle est supposée respecter scrupuleusement ces lois, plus personne ne l'écoute. Avant même de n'avoir rien à dire, elle se tait, contrainte et forcée; mais ça ne l'empêche pas de parler avec tous les autres, animaux, végétaux, minéraux, poussières d'énergie et autres particules plus ou moins substantielles. Il faut bien que toutes ces choses continuent à dialoguer entre elles. En fait ce n'est pas elle (la nature) qui n'a plus rien à dire, c'est nous qui considérons qu'elle n'est plus qu'un objet à décrire, une source de répétition, d'ennui ou d'harmonie superfétatoire. Un certain romantisme est bien mort. On fait confiance aux scientifiques et aux techniciens, mais on n'y croit plus. Si la nature fait quelque chose, ce faire n'a plus rien de créatif.

L'ordre de la nature n'a plus rien d'intangible ni de sacré. Ce n'est plus qu'un paquet d'équations. La loi de la nature n'a plus rien de sublime, elle ne reflète que notre indifférence. La beauté de la nature n'est plus que celle de notre vision - à moins que ce ne soit celle d'une bonne mère bien sympathique. L'unité de la nature, qui a remplacé celle de Dieu, n'a plus rien d'exaltant - et son génie est aussi dévalorisé que celui de l'artiste. D'ailleurs l'art n'imite plus la nature, il s'en arrache.

 

 

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Propositions

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La nature est l'existence des objets en tant qu'elle est déterminée selon des lois universelles

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Accuser les technosciences de démesure ou de transgression, c'est supposer que la nature est porteuse d'un ordre intangible et sacré

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La technique moderne requiert la nature au sens d'une mise en demeure, d'une provocation

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La nature est toute entière traversée par un langage muet et sans nom, résidu du verbe créateur qui s'est conservé dans l'homme comme nom connaissant

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Les sciences de la nature s'intéressent au Quoi? (description) et renoncent au Comment? (explication) ainsi qu'à la recherche du principe premier

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Pour qu'il y ait de l'interdit, il faut supposer un temps d'in-différance, de continuité pure, où la loi apparaît comme naturelle

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Pour la pensée des Lumières, la nature qui est en l'homme rencontre, dans une harmonie parfaite, la nature du cosmos

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On distinguera l'art de la nature, comme le faire est distingué de l'agir, et les oeuvres de l'art des produits de la nature

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La vision du sujet de la perspective coïnciderait avec la vision naturelle si le sujet regardait le tableau du même point que le peintre, à la même distance, avec un seul oeil immobile

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Léonard de Vinci rejetait les Anciens et l'autorité (correspondant au père); pour lui la nature redevenait la bonne et tendre mère qui l'avait nourri

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Les sciences de la nature présupposent un axiome pratique d'unité de la nature qui prend la place de Dieu

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L'art marque un des seuils où les humains s'arrachent à leur condition de nature et où leur univers se met à signifier

 


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