Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Freud, la judéité                     Freud, la judéité
Sources (*) : Psychanalyse, judaïsme               Psychanalyse, judaïsme
Yosef Hayim Yerushalmi - "Le Moïse de Freud, Judaïsme terminable et interminable", Ed : Gallimard, 1993, p48

 

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Yosef Yahim Yerushalmi

[Freud n'est juif ni par la religion, ni par le nationalisme, ni par la langue - et pourtant il se sent profondément juif et le revendique avec fierté]

Yosef Yahim Yerushalmi
   
   
   
Sigmund Freud Sigmund Freud
Le judaïsme, indéfinissable               Le judaïsme, indéfinissable    
                       

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Le comportement de Freud peut sembler paradoxal. Il avait épousé la petite-fille du grand rabbin de Hambourg, Isaac Bernays, mais avait exigé d'elle qu'elle renonce radicalement à toute pratique religieuse. Il soutient qu'il ne se rattache à aucune religion, et pourtant n'a jamais renié son identité juive, et affirme à de nombreuses reprises son sentiment d'appartenance à ce peuple, dont il se déclare solidaire. Il lui arrive même de laisser son orgueil national se manifester, par exemple lorsqu'il assiste à une représentation de la pièce de Theodor Herzl, Das neue Ghetto. Tout en exprimant sa méfiance vis-à-vis du nationalisme, il manifeste, en privé, sa sympathie envers la cause sioniste, mais fait toujours preuve d'une grande prudence en public. Il accepte que son nom figure dans le conseil d'administration de l'Université hébraïque de Jérusalem, est devenu membre honoraire de la Kadimah (organisation des étudiants sionistes de Vienne), il a adhéré à la loge viennoise du Bnai Brith et a assuré Theodor Herzl de son estime dans une lettre du 28 septembre 1902, mais se montre extrêmement méfiant devant le nationalisme juif. Il a toujours fermement lutté contre l'antisémitisme et a souhaité que ses enfants grandissent comme Juifs.

Comme de nombreux "juifs laïcs" avant et après lui, Freud considérait qu'on pouvait être athée, tout en restant juif. Mais alors en quoi consistait ce "reste" de judaïsme? Il s'agissait selon lui de quelque chose d'étrange, de miraculeux, quelque chose d'inaccessible à toute analyse et pourtant essentiel. Quoi? La conscience d'une identité intérieure, le "sentiment intime d'une même construction psychique". Comme il l'explique dans une lettre à Max Graf (le père du petit Hans), l'appartenance au judaïsme est pour lui "une source d'énergie qui ne peut être remplacée par rien d'autre" - et comme il l'explique en 1927 à Arnold Zweig, la montée de l'antisémitisme lui donne envie de "s'abandonner à ses affects", dans une "position totalement non scientifique". Voilà qui, en première analyse, n'est pas très clair.

On sait qu'à diverses époques de sa vie, Freud s'est identifié à Moïse; d'autres fois à Yokhanan ben Zakkaï (qui a réorganisé le judaïsme après la destruction du second temple). En se demandant qui était Moïse, en faisant de lui un égyptien - c'est-à-dire un étranger apportant de l'extérieur une révélation, on peut imaginer que Freud se croyait porteur d'une vérité qu'il aurait voulu, lui aussi (en tant que Juif sans Dieu), apporter à son peuple. Il s'intéresse au Moïse de Michel-Ange dès 1901, mais n'entame que beaucoup plus tard (en 1934, à l'âge de 78 ans) et avec beaucoup d'hésitations la rédaction de "L'homme Moïse et la religion monothéiste". Pourquoi le Juif s'obstine-t-il tellement à rester juif, même quand il a tout abandonné du judaïsme? Et pourquoi s'attire-t-il tant de haine? Il donne une réponse lamarckienne sans doute contestable sur le plan historique, qui fait remonter à un très ancien traumatisme, transmis à travers la suite des générations, les particularités psychologiques du peuple juif. Mais pour ce qui concerne Freud personnellement, il y a peut-être une explication plus simple : il aurait fini, à la fin de sa vie, par obéir à l'injonction que lui a faite son père d'étudier la torah, dans une dédicace rédigée en 1891, pour ses 35 ans.

 

 

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Propositions

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On peut interpréter la dédicace que Jakob, père de Freud, écrit en hébreu pour les 35 ans de son fils : "Tu dois revenir à l'étude de la tora, comme Moïse avec les secondes tables"

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Aucun autre ouvrage que "L'homme Moïse et la religion monothéiste" n'a provoqué chez Freud autant d'hésitations et de tensions intérieures

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En écrivant "L'homme Moïse et la religion monothéiste", Freud obéit à l'injonction de son père : "Tu étudieras la torah" - et établit enfin avec lui de nouvelles relations

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Un Juif peut être athée sans renoncer au judaïsme

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Le propre du Juif est "un je ne sais quoi de miraculeux - jusqu'ici resté inaccessible à toute analyse", auquel Freud n'a jamais voulu renoncer

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Qu'est-ce qui est encore juif chez celui qui a renoncé à tout le patrimoine de ses pères? Beaucoup de choses, et probablement l'essentiel

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Qu'est-ce qui, pour un Juif, rend irrésistible l'attrait du judaïsme? Le "sentiment intime d'une même construction psychique", qui ne se laisse pas saisir par les mots

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Les Juifs n'ont jamais prétendu descendre de Moïse mais d'Abraham - et pourtant c'est Moïse qui leur a transmis le monothéisme, venu de l'extérieur

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[La question ultime de toute recherche sur la religion juive restera toujours celle-ci : Qui était Moïse?]

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Le Moïse de Michel-Ange interprété par Freud est à la fois lui-même et son père, qui lui reproche d'avoir renoncé à la torah

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On ne peut expliquer la prédilection de Freud pour le lamarckisme que par l'énorme force d'attraction du passé juif, vécue comme héréditaire ou indélébile

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On ne peut pas être athée et vivre pour la vérité, car quiconque vit pour la vérité vit en Dieu

 


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