Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
"Juif, Souviens - toi!"                     "Juif, Souviens - toi!"
Sources (*) : Yosef Yahim Yerushalmi               Yosef Yahim Yerushalmi
Yosef Hayim Yerushalmi - "Zakhor, histoire juive et mémoire juive", Ed : Gallimard, 1984, p21

 

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[Dans la bible hébraïque, "Zakhor" (Souviens-toi!) avec son antonyme (N'oublie rien!) est un impératif qui ne souffre aucune exception]

   
   
   
                 
                       

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La bible hébraïque multiplie les injonctions à se souvenir. Le verbe zakhar, dans ses différentes conjugaisons, apparaît 169 fois. Quel que soit le thème abordé, elle en appelle à la mémoire ou à son antonyme : ne surtout rien oublier. C'est un commandement absolu, un impératif qui n'incombe pas seulement à Israël mais aussi à Dieu lui-même, auquel le texte rappelle qu'il doit, lui aussi, se souvenir de l'alliance (cf Psaume 44).

Le Dieu d'Israël n'est pas un Dieu archétypal comme celui des mythes, c'est un Dieu qui se révèle historiquement, dans certaines circonstances. Le peuple d'Israël se constitue par la mémoire de cette révélation. Ce passé historique a un sens, il appelle des défis. Il est ressenti comme une obligation religieuse et ancré dans les rituels et la liturgie. L'injonction s'impose à tous les fidèles : "Souvenez-vous que vous étiez esclaves en Egypte!".

Pour unifier les textes disparates regroupés dans le corpus biblique, il faut que l'impératif du souvenir soit sélectif (que l'histoire ait un sens ne signifie pas que chaque événement a un sens - [même si les événements désignés par zakhar désignent souvent un tournant]). Un axe principal l'oriente : les interventions de Dieu dans l'histoire et les réponses de l'homme, doué de libre arbitre, à la création et l'intervention divines. Les rédacteurs auraient pu se satisfaire des seuls récits des miracles divins, mais ils vont beaucoup plus loin. Ils parlent des hommes, des femmes, d'Israël et des nations, des individus, des couples, de leurs descendants, de leurs erreurs et de leurs fautes, quitte à rabaisser l'orgueil du peuple élu. Ils n'ont certainement pas la même conception de l'histoire que les modernes, mais leur démarche est toujours profondément humaine. Cette façon d'ancrer la mémoire dans des situations concrètes, vécues dans la succession des générations, n'a pas de précédent dans d'autres cultures. Elle invite chaque juif à s'identifier avec le destin de la communauté.

Les communautés juives n'ont pas pratiqué d'historiographie au sens moderne. Quand des événements précis étaient relatés, ils ont pris la forme de prières, de poèmes ou de listes plutôt que de récits détaillés. Le rapport au passé, la mémoire et l'écriture historique ne se confondent pas.

 

 

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Propositions

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Le Dieu d'Israël n'est connu que pour autant qu'il se révèle historiquement

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Les fêtes et les rites du judaïsme s'organisent autour de la principale injonction du Dieu d'Israël : "Souvenez-vous que vous étiez esclaves au pays d'Egypte!"

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L'Israël antique a inventé le sens de l'histoire, il est la première culture à se penser en termes de défi lancé par Dieu et de réponses apportées par l'homme

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Dans la tradition juive, la mémoire n'est pas organisée en fonction de la connaissance des événements, mais de l'identification de chacun à un passé actualisé

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Paradoxe du judaïsme : alors qu'il a toujours été imprégné du sens de l'histoire, il s'est presque toujours désinteressé de l'historiographie

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Dans la mémoire juive, seuls les événements historiques transfigurés par les rites, la liturgie et l'interprétation rabbinique accèdent à la pérennité

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Alors que, dans la bible, l'historiographie coexiste avec la mémoire du passé et la réflexion sur le sens de l'histoire, ces dimensions se dissocient dans le judaïsme post-biblique

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Chaque fois que la racine zakhar apparaît dans la Genèse, elle désigne un tournant décisif (pour Noé, Abraham, Rachel et Joseph)

 


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