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TABLE des MATIERES :

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Histoire juive, tension                     Histoire juive, tension
Sources (*) : Yosef Yahim Yerushalmi               Yosef Yahim Yerushalmi
Yosef Hayim Yerushalmi - "Zakhor, histoire juive et mémoire juive", Ed : Gallimard, 1984, pp105-6

 

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[La tension interne à l'historiographie juive, jamais résolue, tient à ce qu'elle doit à la fois rendre compte du caractère unique de l'histoire juive, et l'éliminer]

   
   
   
                 
                       

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La contradiction a été posée dès 1820, avec l'émergence de la Science du judaïsme en Allemagne. En acceptant les postulats philosophiques et méthodologiques de la recherche historique, les savants qui s'engageaient dans cette voie étaient conduits à couper leurs liens avec la nation juive. Ces Juifs se sont transformés en Juifs perdus, dont certains ont fini par se convertir au christianisme, comme Heinrich Heine. Elle n'a cessé de s'aggraver depuis : de nombreux courants de la pensée juive, de la Réforme au sionisme, en ont eux aussi appelé à l'histoire pour être validés.

L'historiographie juive s'est heurtée à des problèmes spécifiques. Alors qu'un historien allemand ou français pouvait, dans sa langue propre, rendre compte de l'histoire de sa nation, on exigeait au 19ème siècle des Juifs qu'ils se coupent de leur propre culture pour justifier leur "objectivité". Ils ne devaient ni s'interroger sur l'avenir de la nation juive, ni utiliser l'hébreu comme langue vivante. Malgré l'existence de l'Etat d'Israël, ce problème n'est pas dépassé aujourd'hui. Pour être légitime, l'historiographie doit rejeter les prémisses qui, dans le passé, ont été à la base des conceptions juives de l'histoire. Une histoire juive sécularisée doit supposer que le peuple juif est soumis au même type de causalité que les autres nations. Il ne peut y avoir ni histoire sacrée, ni providence. Mais comment rendre compte de la survie du peuple juif sans tenir compte de sa foi?

Cette contradiction a entraîné un violent désaveu de la Science du judaïsme par une autorité religieuse comme Samson Raphaël Hirsch (le père de la néo-orthodoxie), des grands savants comme Samuel David Luzzatto ou Gershom Scholem, ou encore le philosophe Franz Rosenzweig (dans l'Etoile de la Rédemption). Celui-ci soutenait que la loi juive mettait les Juifs à l'abri du flux de l'histoire.

Cela pose la question plus générale du rapport entre l'histoire comme discipline scientifique et la mémoire des peuples. L'historiographie ne peut rien pour sauver une mémoire qui repose sur une liturgie, des institutions sociales et religieuses et une foi collective. La mémoire qu'elle constitue est fragmentaire, incapable de proposer au lecteur une interprétation globale de l'expérience juive. Une telle interprétation exige un nouveau commencement.

 

 

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Propositions

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Paradoxe du judaïsme : alors qu'il a toujours été imprégné du sens de l'histoire, il s'est presque toujours désinteressé de l'historiographie

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Dans la mémoire juive, seuls les événements historiques transfigurés par les rites, la liturgie et l'interprétation rabbinique accèdent à la pérennité

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Le paradoxe de l'histoire juive moderne, c'est que, par ses méthodes de recherche, elle rompt avec le passé qu'elle explore

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Pour concilier l'héritage de la mémoire juive et l'historiographie contemporaine, il faut une rupture, un nouveau commencement

 


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