Dans la tradition juive, un souvenir n'est conservé que s'il est commun à tout le peuple et trouve un surcroît de sens dans la Halakha rabbinique. C'est le cas des fêtes de Pessah, Chavouot et Soucot, qui sont à la fois liées au temps historique (la libération de l'esclavage) et au cycle des saisons. A l'exception de Rosh Hashana (nouvel an) et de Yom Kippour (jour de l'Expiation), les autres grandes fêtes sont liées à l'histoire juive :

- Pourim avec la lecture du livre d'Esther (Esther sauve le peuple juif dont l'extermination était prévue par Hamman)

- Hanouccah avec la lecture du rouleau d'Antiochus (le miracle des fioles qui brûlent sans être rechargées en huile),

- jour de jeûne pour le début du siège du premier temple par les Babyloniens (10 Tevet)

- jour de jeûne quand les remparts du temple ont été entamés (17 Tammuz)

- jour de jeûne - le plus important - pour commémorer la destruction du premier et du second temple (le 9 Av). Cette date est conventionnelle et n'a aucun fondement biblique. Les rabbins ont eu tendance à y situer d'autres catastrophes : le jour où les Hébreux ont su qu'ils n'entreraient pas dans la terre promise, le jour de la mort de Bar Kochba en 135, le jour de l'expulsion d'Espagne en 1492 (qui en réalité a eu lieu un 7 Av), ...

La fête de Souccoth.

Les événements bibliques étaient vécus hors du temps, en fonction du cycle de lecture de la Torah à la synagogue. La liturgie, elle-même lestée de renvois complexes au passé et à l'avenir, déterminait la façon dont chacun pouvait s'identifier au passé, tel qu'il l'actualisait.