Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

 

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Une tâche : la révolte                     Une tâche : la révolte
Sources (*) : Albert Camus               Albert Camus
Albert Camus - "L'homme révolté", Ed : Pléiade, 1951, p1715

 

-

[La seule tâche qui vaille, c'est d'exprimer, chacun à sa place, par la création, par nos oeuvres et nos actes, la plus haute révolte]

   
   
   
                 
                       

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

 

Les grands réformateurs et révolutionnaires ont été hostiles à l'art : Platon, Rousseau, Saint-Just, l'idéologie allemande, la Russie révolutionnaire et Marx lui-même. Cette position traduit la lutte de la révolution contre la révolte. La révolte, comme l'art, est fabricatrice d'univers. Elle refait le monde dans un besoin de cohérence et d'unité. Mais l'artiste doit concilier l'exaltation du réel avec une force de refus. Il ne consent à une part de réel que pour en nier une autre. Ecrire, c'est choisir; peindre, c'est cadrer. La création suppose une tension ininterrompue entre la forme et la matière, l'histoire et les valeurs, la protestation et l'impossible mise en forme, le désespoir et la mesure, le non-sens et la conscience. Le génie est une révolte qui a créé sa mesure, écrit Camus. On ne peut affirmer à la fois la totalité immédiate du monde et l'exigence de la création. Pour construire l'unité d'un style, il faut à la fois utiliser le réel et le transfigurer. Le révolté doit refuser à la fois la fureur du néant et le consentement à la totalité.

Le révolté est ambigu. Il dit à la fois non et oui, il peut être dandy, surréaliste, se référer au Dieu de l'Ancien Testament, exalter un système totalitaire (comme Sade) ou exiger la justice. Son esthétique comme sa morale restent conventionnels, il ne crée pas un monde.

C'est encore pire pour la révolution. Chaque fois qu'elle tue un artiste, elle s'exténue un peu plus. Chaque fois qu'elle ignore la nature et la beauté, elle s'éloigne de la justice. Les moyens de l'indignation, de l'honneur, sont impuissants face au nihilisme et au meurtre. Il faut, dans ces conditions, garder intact le principe de révolte (y compris le cas échéant contre la révolution elle-même). Dans son mouvement de rébellion, il faut au révolté l'affirmation d'une limite : préserver l'existence et la dignité des autres hommes en même temps que la sienne propre, ne pas dépasser la borne où la révolte se change en son contraire (le consentement à l'humiliation d'autrui, l'irresponsabilité), ne pas rétrograder vers l'indifférence, ne pas laisser s'installer la démesure qui pourrait reconduire au pire. Entre ces éléments contradictoires, il ne peut y avoir ni synthèse, ni compromis. Le révolté vise une résolution féconde dans une création : celle de l'artiste et aussi celle de l'ouvrier. Sans la paix, une telle résolution est impossible. Sur les oeuvres de chacun, une entente peut s'établir.

 

 

--------------

Propositions

--------------

-

L'homme révolté dit à la fois non et oui : il refuse, mais ne renonce pas; il rejette l'intolérable, mais affirme son droit

-

La vie sera d'autant mieux vécue qu'elle n'aura pas de sens - si l'on répond à l'absurde par la conscience et la révolte

-

Le révolté métaphysique conteste la condition qui lui est faite en tant qu'homme, en exigeant que soit instauré le règne unitaire de la justice

-

Il y a chez tout révolté du romantisme, du dandysme, un goût du paraître dont l'artiste d'aujourd'hui est l'héritier

-

En cultivant la non-signification et la contradiction pour elles-mêmes, les surréalistes, ces spécialistes de la révolte, démontrent qu'il n'y a pas de sagesse confortable

-

Sade, qui ne pouvait accepter la moindre limite à la liberté, a finalement exalté les sociétés totalitaires; avec lui commencent l'histoire et la tragédie contemporaines

-

La possibilité de la révolte commence avec le Dieu personnel de l'Ancien Testament

- Armando : le nom d'Albert Camus, je ne l'avais jamais entendu, mais je suis heureux aujourd'hui d'utiliser l'adjectif, camusien. Car je ne trouve pas d'autre mot pour qualifier mon parcours : passer de la révolte brute à un autre genre de protestation qui ait cette caractéristique de garder la révolte intacte. Qu'est-ce que ça veut dire? Fuir tout attitude ou toute idéologie qui, sous prétexte d'efficacité ou de radicalité, noierait l'exigence de révolte sous des combats ou une raison callculante qui en seraient la négation.

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Camus
RevolteTache

AA.BBB

CamusParcours

FD.LDD

FI_RevolteTache

Rang = LTacheOeuvre
Genre = -