Derrida
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Cinéma, sujet                     Cinéma, sujet
Sources (*) :              
Jean-Louis Comolli - "Corps et cadre - Cinéma, éthique, politique", Ed : Verdier, 2012, pp121-3

 

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Il n'y a d'excès dans la représentation que par les effets d'écriture de l'oeuvre, quand le spectateur, mis en crise, ne trouve plus sa place

   
   
   
                 
                       

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Peut-il y avoir excès au cinéma? se demande Jean-Louis Comolli. Du côté du film lui-même, tant que la représentation est possible, tant que son déroulement n'est pas menacé, il ne peut pas y avoir excès : le film continue jusqu'à la fin. Les significations, les fictions, les histoires, ne sont pas non plus excessives : elles restent inscrites dans le récit (tout comme n'importe quel conte qu'on nous aurait raconté dans notre enfance). S'il y a excès, ce ne peut être que dans les systèmes d'écriture qui déchirent le voile de transparence rassurante, de tranquillité régressive où le spectateur est enfermé. La pellicule ne brûle pas; seule la lettre brûle. Les chaînes signifiantes peuvent se déchaîner, ouvrir au conflit, mettre en crise le spectateur. Son désir de croyance ou d'être leurré est tel qu'il consent à cette crise. En faisant croire qu'il est plus qu'il n'est, l'excès de leurre ne rompt pas la représentation, au contraire, il conforte le pacte sur lequel elle repose. La surenchère de spectaculaire qui remplit certains films (explosions, morts, sexe, argent, incendies, cascades, etc...) ne conduit pas à l'excès, mais à la saturation, c'est-à-dire au rien. Elle ne fait que souligner la place assignée par le système au lecteur/consommateur : celle du vide.

Si l'on poussait à l'extrême chacun des éléments du cinéma, par exemple : un écran absolument blanc ou absolument noir, un son strident inaudible, on irait à la limite du supportable, on sortirait du spectacle - mais on n'excéderait pas la représentation.

 

 

Dans son court-métrage de 1967 "Che cosa sono le nuvole" (C'est quoi, les nuages?), Pasolini introduit une scène où les spectateurs d'un théatre de marionnettes, excédés par des personnages maléfiques tout droit sortis d'Othello, de Shakespeare, sautent sur la scène et les brisent. Quand le spectateur ne supporte plus la place qui lui est assignée, il passe à l'acte, il sort de ses gonds. Ce n'est pas un excès de spectacle, c'est un excès dans l'écriture.

 


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