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Cinéma, croyance et dénégation                     Cinéma, croyance et dénégation
Sources (*) : Cinéma, sujet               Cinéma, sujet
Jean-Louis Comolli - "Corps et cadre - Cinéma, éthique, politique", Ed : Verdier, 2012, p103

 

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Cinéma ou spectacle

Le désir d'être leurré entretient chez le cinéspectateur une incertitude sur la légitimité, la possibilité même de la croyance

Cinéma ou spectacle
   
   
   
                 
                       

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Le spectateur de cinéma choisit le leurre, mais sans renoncer ni à la raison, ni à sa capacité de jugement. Il accepte, le temps d'un film, d'immobiliser son corps, de se transporter hors de sa conscience, de se reconnaître dans d'autres corps fictifs. Il y croit, mais sans jamais cesser de se poser la question de la pertinence de cette croyance. Tout en expérimentant les puissances de l'illusion, tout en étant disposé à y céder, il reste au bord, à la limite. Entre rêve éveillé et conscience de se savoir leurré, il peut s'interroger sur ce qu'il y a de vrai, de faux, de spontané, ou d'authentique dans la scène où il est plongé.

Le paradoxe du leurre cinématographique, c'est qu'il résiste d'autant mieux qu'il est mis en avant, désigné comme tel. La croyance du spectateur n'est jamais totale. Il désire être leurré, mais pas sans reste; il se laisse prendre au piège, mais c'est un jeu. Il en jouit jusqu'à la fin du film, à condition de savoir qu'il pourra en sortir (alors qu'on ne sort jamais des problèmes de sa vie réelle). En maintenant active la dénégation [Je sais bien, mais quand même], il peut faire durer un état d'indécision et de flottement où les conflits restent en suspens, où les contradictions se déploient sans sanction sociale, où l'obligation de se déterminer est provisoirement levée. Au cinéma, la chose et la mise en doute viennent ensemble. Douter, c'est toujours croire.

To be or not to be, de Lubitsch (1942).

 

 

La salle de cinéma est le lieu privilégié de notre rapport à la croyance. Il faut un sujet, un filtre mental, pour qu'une suite de photogrammes projetée par une machine devienne un film; et ce sujet est divisé, en crise, en conflit, en questionnement.

Le cinéspectateur n'est pas obligé de savoir qui il est. Il n'est pas non plus obligé de choisir entre une solution ou une autre, ou entre le bien et le mal [cf Lubitsch, Hitler ou l'acteur Bronski, indécidable]. La liberté du doute peut être indéfiniment prolongée, les réponses peuvent toujours être différées.

 


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