Le cinéma est égalitaire, disait Serge Daney. Et Jean-Louis Comolli d'insister : entre le cinéma et la démocratie, la relation est étroite. C'est une thèse souvent répétée, une utopie sympathique, mais largement vérifiable. En témoignent ces personnages d'Ozu, Renoir, John Ford, dont la faiblesse et la fragilité reflètent celles du spectateur, solitaire dans le noir. Le cinéma ne les enfonce pas dans leur misère, il rétablit l'équilibre en considérant ces personnes dans leur individualité, leur singularité. Sous cet angle il change le monde, il transforme les réalités en les filmant.