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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
La "vita activa" de Hannah Arendt                     La "vita activa" de Hannah Arendt
Sources (*) : Hannah Arendt               Hannah Arendt
Hannah Arendt - "Condition de l'homme moderne", Ed : Calmann-Lévy, 1961, p41

 

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[La vie sur terre ("vita activa") est donnée à l'homme sous trois modes : le travail (cycle biologique, mortalité), l'oeuvre (artefact, survie) et l'action (politique, pluralité)]

   
   
   
                 
                       

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Ces trois modes sont les trois conditions de base dans lesquelles la vie est donnée à l'homme.

- le travail est lié au processus vital, au métabolisme du corps humain partagé avec les autres vivants. L'animal laborans est soumis à la contrainte de la nécessité et de l'utilité. La corruption (mortalité) y est compensée par l'éternel retour cyclique de l'espèce (zôè). Pour les Grecs, c'était le mode de vie de l'esclave, soumis à l'autorité du maître. Pour les modernes, c'est la société.

- l'oeuvre (ergon) fournit un monde artificiel d'objets différents du milieu naturel. Ce décor humain délimite les vies individuelles, et peut leur survivre, les transcender, conférer une certaine permanence à la futilité de la vie mortelle. Les oeuvres ainsi fabriquées ne sont pas consommées. Elles sont utilisées et habitées, mais sans se limiter à l'entretien de la vie (comme le montre l'étymologie des mots "travail" et "oeuvre"). Elles conditionnent à leur tour les hommes. A l'époque moderne, l'homo faber tend à absorber toutes les autres formes d'action.

- l'action (praxis) reconnaît la pluralité des hommes et les met en relation directe entre eux, indépendamment du cycle biologique. Elle comprend plusieurs éléments dont (1) l'action politique qui postule la liberté (2) la parole (lexis) (3) la capacité d'initiative, c'est-à-dire la faculté de faire du neuf (4) la vie contemplative, celle du philosophe. L'ensemble constitue le bios politikos grec (le domaine des affaires humaines) qui a été, dans une certaine mesure, transmis aux Romains pour qui vivre, c'était être parmi les hommes. Ces produits de l'action et de la parole sont eux aussi futiles, fragiles et aussi précaires que la pensée.

Dans l'Antiquité, la dignité humaine se concentrait dans l'action politique, qui s'opposait de manière tranchée aux activités économiques exercées dans le cadre de la communauté familiale (y compris les esclaves). La modernité se caractérise par l'effacement de la distinction entre ces deux ordres d'existence. Une notion nouvelle, la société, englobe les activités politiques et économiques et normalise les comportements [ce que Michel Foucault appelle le biopolitique]. L'homme d'action y cède la place à l'homo faber, l'homo faber y cède la place à l'animal laborans, et ce dernier s'efface devant l'employé, dernier stade de la réduction de l'humain à un pur fonctionnement automatique.

Ces conditions de la vie humaine, que nous pouvons connaître et analyser, ne doivent pas être confondues avec la nature humaine, qui est inconnaissable.

 

 

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Propositions

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Au 20ème siècle, l'homme est devenu l'être capable d'"action" : celui qui déclenche des processus dont il est impuissant à connaître ou commander l'issue finale

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Pour désigner le "travail" (laborare, Arbeit) et l'"oeuvre" (facere, Werk), les langues européennes possèdent deux mots employés comme synonymes, mais étymologiquement séparés

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[La "société" moderne prend en charge le processus vital par la division du travail et la constitution d'une organisation publique normative, qui détruit le monde commun]

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Le concept de "processus", qui est devenu dominant au 19ème siècle, a pour modèle la vie dans nos corps, à laquelle une seule activité correspond : le travail

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Une humanité complètement socialisée, qui n'aurait d'autre but que d'entretenir le processus vital, ne distinguerait plus entre le travail et l'oeuvre

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Le dernier stade de la société du travail, la société d'employés, exige de ses membres un pur fonctionnement automatique, qui est le triomphe de la vie comme souverain bien

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[Par l'oeuvre de nos mains - qui s'oppose au travail de nos corps -, nous fabriquons l'infinie variété des objets dont la somme constitue l'artifice humain]

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Pour les Grecs, le devoir des mortels résidait dans la capacité à produire des oeuvres (erga) qui mériteraient d'appartenir à une durée sans fin

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[La parole et l'action sont les modes sous lesquels les hommes apparaissent les uns aux autres, en tant qu'hommes]

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Le mot "vie" peut avoir deux sens très différents selon qu'il désigne le cycle naturel illimité (la "zôè" grecque) ou l'intervalle humain entre la naissance et la mort ("bios")

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Chez les Grecs, la capacité politique (domaine public) s'oppose radicalement à l'économie familiale (privée), deux ordres d'existence que la modernité tend à rapprocher

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L'égalité moderne n'est que la reconnaissance juridique et politique du fait que la société exige de chacun le respect d'innombrables règles qui normalisent les comportements

 


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