Derrida
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La société, lieu du processus vital                     La société, lieu du processus vital
Sources (*) : Menaces sur la culture               Menaces sur la culture
Hannah Arendt - "Condition de l'homme moderne", Ed : Calmann-Lévy, 1961, p86

 

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La "vita activa" de Hannah Arendt

[La "société" moderne prend en charge le processus vital par la division du travail et la constitution d'une organisation publique normative, qui détruit le monde commun]

La "vita activa" de Hannah Arendt
   
   
   
Hannah Arendt Hannah Arendt
                 
                       

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La société s'est constituée peu à peu depuis trois siècles, à mesure que le processus vital pénétrait tous les domaines et absorbait les sphères du politique, du privé, du familial et aussi du culturel. En acceptant que la plupart des gestes de sa vie soient administrés de manière normative, l'homme s'est transformé en animal conditionné à comportement prévisible. C'est désormais la société qui prend en charge la conservation de l'individu et la continuité de l'espèce, c'est elle qui absorbe le domaine privé jusqu'à supprimer toute différence entre public et privé.

La société prend acte du fait que les hommes dépendent les uns des autres. Sa science est l'économie, et tous ses membres sont des travailleurs, quelle que soit leur activité, car ils travaillent pour gagner leur vie. Alors que le travail était resté privé pendant des milliers d'années, il est élevé au rang d'activité publique. Débordant sa périodicité cyclique, le processus vital tend à coloniser un domaine social qui ne cesse de s'étendre. L'augmentation constante de la productivité fait croître ce qui se présente comme "naturel", mais qui est contre-nature. Alors que la division du travail était impossible dans l'économie familiale, elle s'étend aujourd'hui bien au-delà de la spécialisation professionnelle, par la divison des tâches, et soumet tous les domaines au caractère répétitif de la consommation. L'automatisation semble nous éloigner de la nature, mais nous soumet en réalité de plus en plus rigoureusement aux exigences du cycle, en allant jusqu'à briser la finalité du monde.

Dans la société de masse, le monde perd le pouvoir de rassembler les gens, de les relier, mais aussi de les séparer. La cohésion n'est plus assurée par un monde commun, mais par la jouissance et la consommation des choses. Une société d'employés ne produit plus d'oeuvres, mais des objets consommables avec lesquels la constitution d'un espace public est impossible, car ces objets qui adhèrent au processus ne peuvent pas élargir l'horizon temporel de l'homme. La vie, réduite à un pur fonctionnement automatique, triomphe comme souverain bien.

Au final, plus rien n'échappe à la prise en charge sociale. Même la place de l'artiste, dernier "ouvrier" [au sens où il fabrique des oeuvres et pas des produits], est menacée.

 

 

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Propositions

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Le concept de "processus", qui est devenu dominant au 19ème siècle, a pour modèle la vie dans nos corps, à laquelle une seule activité correspond : le travail

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Au 20ème siècle, l'homme est devenu l'être capable d'"action" : celui qui déclenche des processus dont il est impuissant à connaître ou commander l'issue finale

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Une humanité complètement socialisée, qui n'aurait d'autre but que d'entretenir le processus vital, ne distinguerait plus entre le travail et l'oeuvre

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En effaçant la différence entre les domaines public et privé, la société moderne les détruit tous les deux; elle enferme les hommes dans une solitude antihumaine

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L'égalité moderne n'est que la reconnaissance juridique et politique du fait que la société exige de chacun le respect d'innombrables règles qui normalisent les comportements

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Le dernier stade de la société du travail, la société d'employés, exige de ses membres un pur fonctionnement automatique, qui est le triomphe de la vie comme souverain bien

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Le monde commun est ce qui nous accueille à notre naissance, et que nous laissons derrière nous en mourant

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Avec la division du travail, les produits de l'oeuvre, destinés à servir durablement, sont traités comme des biens de consommation soumis au caractère répétitif du processus vital

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En faisant pénétrer les forces naturelles dans le monde humain, en identifiant le processus de fabrication avec son produit, l'automatisation brise la finalité du monde

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Ce qui est dangereux dans l'automatisation est moins la perte de vie naturelle que l'absorption de toute la productivité humaine dans une intensification du processus vital

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Dans la société du travail, le dernier "ouvrier" est l'artiste

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Avec le concept de "processus", l'événement singulier, disjoint du sens universel, a acquis un monopole de signification

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[La culture est menacée quand tous les objets et choses du monde, produits par le présent et par le passé, sont traitées comme de pures fonctions du processus vital]

 


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