Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
L'oeuvre de l'homo faber                     L'oeuvre de l'homo faber
Sources (*) : La "vita activa" de Hannah Arendt               La "vita activa" de Hannah Arendt
Hannah Arendt - "Condition de l'homme moderne", Ed : Calmann-Lévy, 1961, p187

 

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Hannah Arendt

[Par l'oeuvre de nos mains - qui s'oppose au travail de nos corps -, nous fabriquons l'infinie variété des objets dont la somme constitue l'artifice humain]

Hannah Arendt
   
   
   
                 
                       

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Hannah Arendt oppose deux versants de l'humain : homo faber - celui qui "ouvrage" et fabrique des objets durables -, et animal laborans, - celui qui peine pour produire des objets consommables et assimilables. Le premier assure la solidité et la stabilité du monde, tandis que le second, voué au processus vital, fournit les objets corruptibles nécessaires au corps, qui sont détruits à chaque cycle pour être renouvelés au suivant. A ces deux dimensions de l'humain correspondent : (1) deux racines étymologiques distinctes dans les langues européennes (facere et laborare en latin) (2) deux significations du mot "vie" pour lesquelles les Grecs avaient deux mots distincts, bios et zôè.

L'oeuvre a pour fonction de garantir aux hommes une certaine permanence du monde. Les Grecs pensaient (ou espéraient) que les grandes oeuvres, comme les grands exploits, seraient remémorés éternellement. Que cet espoir soit vain n'empêche pas que les hommes dépendent d'une certaine stabilité pour asseoir leur identité. Leurs ouvrages s'usent, comme tout ouvrage, leurs techniques évoluent, leurs modes de vie peuvent être remplacés ou disparaître. Cependant l'essence de l'oeuvre (contrairement à celle du produit consommable) est sa durabilité. L'homo faber l'arrache à la nature par un acte violent. Elle est ensuite conservée, réifiée. Même usée, transformée, elle ne revient pas à la nature, mais est remplacée par d'autres artefacts.

Mais il pourrait en aller autrement dans la "société" moderne. L'utilitarisme y supprime toute finalité subjective. Entre le travail et l'oeuvre, il n'y a plus de différence. C'est le travail qui prévaut, de plus en plus divisé et soumis au processus vital, de plus en plus objectivé. Le cycle répétitif travail / temps libre / consommation fait reculer les objets culturels, à quelques rares exceptions près dont l'oeuvre d'art, objet le plus inutile et le plus apte à durer.

 

 

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Propositions

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L'oeuvre de l'"homo faber" implique un acte violent, une destruction de la nature et une réification du matériau qui en est arraché

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Pour ajouter de l'artefact, l'oeuvre arrache à la nature une matière qu'elle ne lui rend pas

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Tandis que l'objet culturel reste durablement une chose du monde, l'objet de loisir est consommé pour occuper le temps libre, sans rompre avec le cycle de la vie biologique

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Les outils et instruments ne sont pas des produits du travail, mais des produits de l'oeuvre, que l'"homo faber" fournit à l'"animal laborans"

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Avec la division du travail, les produits de l'oeuvre, destinés à servir durablement, sont traités comme des biens de consommation soumis au caractère répétitif du processus vital

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L'utilitariste est incapable de répondre à la question : "A quoi sert l'utilité?" - pour lui toute fin se transforme en moyen, dans un processus de non-sens croissant

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La source de l'oeuvre d'art, objet du monde le plus inutile et le plus durable, est l'aptitude humaine à penser

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Dans la société du travail, le dernier "ouvrier" est l'artiste

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Pour les Grecs, le devoir des mortels résidait dans la capacité à produire des oeuvres (erga) qui mériteraient d'appartenir à une durée sans fin

 


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