Au 18ème siècle, l'homme occidental commence à se vivre comme une espèce vivante dans un monde vivant. La mort est moins vécue comme une fatalité. Les conditions d'existence deviennent directement politiques. Le savoir s'y intéresse, le pouvoir y intervient. La menace de meurtre compte moins que la prise en charge de la vie. Certes, celle-ci échappe aux techniques qui tentent de la dominer et de la gérer. Les risques biologiques et les famines ne disparaissent pas. Mais la vie, qui reste à l'extérieur de l'histoire, entre aussi dans l'historicité humaine. L'espèce comme telle et tout son espace d'existence deviennent un enjeu des stratégies politiques.

Devant cette transformation, le système juridique de la loi est moins bien armé que le jeu de la norme. Les mécanismes régulateurs reposent sur la qualification, la mesure, l'appréciation et la valorisation. La loi ne s'efface pas, mais elle fonctionne toujours plus comme une norme intégrée à un continuum d'appareils administratifs supposés faire respecter le "droit" à la vie, au corps sain, au bonheur, à la satisfaction des besoins.

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Propositions

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