Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, Descartes, le cogito                     Derrida, Descartes, le cogito
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 20 décembre 2010 René Descartes

[Derrida, Descartes, le Cogito]

René Descartes
   
   
   
Orlolivre : comment ne pas philosopher? Orlolivre : comment ne pas philosopher?
                 
                       

1. Conjurer le doute, exorciser la folie.

Dans la célèbre querelle qui l'a opposé à Michel Foucault, Jacques Derrida a défendu ce qui est selon lui la radicalité cartésienne. Malgré ses axiomes, ses principes et sa méthode - et à travers eux -, Descartes veut dire le doute hyperbolique. Aucune signification sensible, aucun noyau de certitude ne résiste à l'audace de l'hypothèse du Malin Génie. N'échappent à cet ébranlement ni les perceptions, ni le rêve, ni l'imagination, ni même la folie, qui ne fait pas l'objet d'un coup de force particulier, contrairement à ce qu'affirme Foucault. Si Descartes développe un ordre des raisons, c'est pour enfermer ce doute et pour conjurer sa menace [mais il n'a pas besoin pour cela d'Hôpitaux Généraux tels que les décrit Foucault]. La folie, qui est l'autre de la raison, ne peut pas être exclue du langage, car c'est contre elle que le langage se constitue - contre elle, c'est-à-dire tout près d'elle, en rapport avec elle.

 

2. Une lumière noire.

Il y a, comme Foucault le dit lui-même, un coup de force chez Descartes. Comment le Cogito peut-il être à la fois ce point-zéro où raison et folie se rejoignent et ce lieu où le sentiment du moi accède à l'évidence, à la certitude de soi-même? Si la philosophie est le lieu d'une gigantesque crise où la pensée ne peut se déployer que dans la terreur de la folie et de la mort, si chaque nouvelle parole fait revivre la violence originelle de l'irruption du langage, si la folie et la raison ne vivent pas l'une sans l'autre, alors il faut attendre des puissances de la déraison une autre lumière, une lumière noire proche de la source vive du sens. Cette lumière noire, Jacques Derrida la situe du côté d'un autre qui, avant tout acte de foi, avant l'émergence d'un cogito, témoigne de la possibilité d'une vérité, et aussi de la possibilité de sa trahison.

C'est cet autre qui est invoqué dans l'amitié, quand le sujet peut dire : "Je pense, donc je pense l'autre".

 

3. L'ordre des raisons.

Ce constat radical n'empêche pas Derrida d'analyser et de critiquer le cogito cartésien avec son corrélat, l'ordre des pensées - ce lieu sans corps ni sexe. Si Descartes, dans un premier temps, a publié le Discours de la méthode en langue vulgaire, c'est moins pour être compris que pour frayer une voie. Le frayage est possible dans la langue courante, tandis qu'en latin, comme dans toute langue morte (y compris dans une langue philosophique qui prendrait la forme d'un "ordre des raisons"), aucun frayage nouveau n'est possible. Pour inventer, il faut à la raison une extériorité, un ennemi.

 

 

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Propositions

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Le Cogito est un point-zéro où la raison et la folie, le sens et le non-sens se rejoignent en une origine commune

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Le sentiment du moi, son auto-affection ou sa jouissance ne tiennent pas à l'évidence du cogito, mais au témoignage d'un autre qui, avant tout acte de foi, peut trahir

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Chez Descartes, aucune signification sensible ni aucun noyau de certitude irréductible ne résiste au doute

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"Vouloir-dire le doute hyperbolique", tel est l'acte philosophique cartésien d'ouverture absolue, dont la structure de différance ne peut s'écrire que dans l'économie d'une raison

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Pour acquérir la "vraie" philosophie, il faudrait, selon Descartes, établir un chemin, un ordre des pensées universel et simple - mais en aucune langue, il ne serait réalisable

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Le prix à payer pour le progrès de la philosophie, sur le chemin cartésien d'un ordre intelligible énoncé dans la langue courante, est l'effacement de la différence sexuelle

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Forcer à partager une langue, c'est détenir un pouvoir qui n'est pas seulement linguistique : frayer, tracer, ouvrir la route, contrôler la marche, les marques et les marges

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Descartes n'exclut pas la folie, au contraire; même si je suis fou, le Cogito existe - par l'hypothèse du Malin Génie, la folie est accueillie dans l'intériorité la plus essentielle de la pensée

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La folie, cette "absence d'oeuvre", est la part de silence irréductible contre laquelle le langage peut surgir - et il ne peut surgir, par essence, que contre elle

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Chaque parole nouvelle peut faire revivre le geste de crise, de violence originaire qui a renfermé la folie, et dont elle garde la trace

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La raison a partie liée avec l'inimité : sans ennemi, on ne peut dire ni "je", ni "je suis", ni "je pense", on perd l'être, le logos, l'objet, la loi et la chose même

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A l'origine de la philosophie, les puissances de la déraison entretiennent une autre lumière, une lumière noire proche de la source vive du sens

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La possibilité de l'amitié se loge dans la logique d'un cogito humain et fini : "Je pense, donc je pense l'autre"

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La philosophie est le gigantesque aveu d'une crise : penser une écriture, une économie, dans la terreur d'être fou

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