L'intériorité est liée à la première personne du moi. Chaque être a son temps, que le temps universel n'absorbe pas. Ce temps se refuse au concept, il résiste à la totalisation, il ne s'étale pas dans l'histoire. Le sens a sa source dans un moi séparé.

Le pluralisme de la société n'est possible qu'à partir de ce secret. Il atteste ce secret. Celui qui saisit les mouvements globaux des groupes humains ne peut pas se faire une idée de cette intériorité. Cet intervalle entre deux temps est un temps mort, celui que la création opère dans l'être. Si le temps est discontinu, la création est continue, dispersée. Chacun instant est naissance, ipséité, jouissance, temps des oeuvres - qui ne sont pas des volontés.