Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Les perspectives d'Urbino                     Les perspectives d'Urbino
Sources (*) : La perspective ne représente rien               La perspective ne représente rien
Hubert Damisch - "L'origine de la pespective", Ed : Flammarion, 1987, pp209-212

 

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Le Contemporain du Quai

[Les "perspectives urbinates" montrent la perspective à l'état pur : un habitat vide sans récit ni personnage, dont l'auteur est inconnu et la destination incertaine]

Le Contemporain du Quai
   
   
   
Un sujet qui ne tient qu'à un fil Un sujet qui ne tient qu'à un fil
Hubert Damisch               Hubert Damisch    
                       

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Les trois panneaux "urbinates" (dits aussi perspectives urbinates), qui sont conservés à Urbino, Baltimore et Berlin sont nommés ainsi car on estime qu'ils forment un ensemble, qu'on associe généralement à la ville d'Urbino vers 1460-1500, avant et après le règne de Federico da Montelfeltro (1422-1480). Ce condottiere humaniste avait édifié en un lieu ingrat l'un des plus beaux palais de l'époque. Piero della Francesca a rédigé pour lui son De Perspectiva Pingendi. Les panneaux témoignent de la tâche constructive et urbaine qu'il s'était assignée : une ville riche en monuments antiques, entourée de murailles, en bordure de mer, enracinée géographiquement et généalogiquement, l'instrument et le symbole utopique d'une ville-Etat en forme de palais. Faute d'avoir les moyens de concurrencer Florence ou Rome, Federico voulait l'emporter par son projet intellectuel, l'ordre et la méthode, reflétés dans l'ordonnancement des lieux.

On peut avancer différentes hypothèses sur l'origine et la destination de ces peintures : modèles d'architecture, scènes de théatre, simples décors. Dans l'hypothèse "théatre", elles auraient pu être peintes à Florence et non pas à Urbino, et avoir servi à l'occasion du mariage de Laurent de Médicis en septembre 1518 (datation plus tardive que celle qui est généralement acceptée). Dans l'hypothèse représentative, cérémonielle, elles auraient eu pour fonction de montrer solennellement la ville.

Les mettre en série, c'est supposer qu'elles puissent avoir un auteur unique, ou au moins deux d'entre elles. Mais qui? Un architecte comme Luciano Laurana ou Giuliano da Sangallo? Un peintre connu comme Piero della Francesca? Un peintre anonyme qui aurait eu la tâche d'exécuter un travail conçu par d'autres? On se perd en hypothèses.

Ces villes imaginaires annoncent l'urbanisme futur. L'architecture de la Renaissance a été peinte avant d'être construite, dit Francastel. Le mélange d'architectures où se combinent le passé (citation de monuments anciens), le présent (le style "moderne" de l'époque dit aujourdhui gothique) et un futur qui est parfois notre présent, produit un effet de mystére et d'abstraction.

Ces trois panneaux ou fragments de ville répondent au même projet. Ils s'accordent avec l'idéal d'Alberti : un alignement régulier de bâtiments autour de monuments isolés, dans une ordonnance qui rappelle celle de l'expérience de Brunelleschi. Il correspondent à la mission alors assignée au peintre : construire la scène sur laquelle l'istoria peut venir à représentation. La scène est là, présente, avec en son coeur un manque qui évoque à nos yeux le surréalisme.

Ces peintures-là ne se laissent pas raconter. Elles résistent à la description et à la nomination. Pour les parcourir, il faut se défaire du modèle linguistique, renoncer à y lire un texte, reconnaître que ce qui fait le propre de la peinture n'est pas la représentation, mais une opération, un acte, une performance, où le sujet ne tient qu'à un fil.

 

 

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Propositions

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La Ville idéale (Città ideale) (Panneau d'Urbino, env. 1460-1500)

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Perspective architecturale (Panneau de Baltimore, env. 1460-1500)

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Perspective architecturale (Panneau de Berlin, env. 1460-1500)

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L'humanisme est un mot magique et apaisant qui appelle à la conjuration des violences, des dissemblances et des inhumanités

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La perspective comme telle laisse une aura mystérieuse et abstraite

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Les trois "Perspectives urbinates" font système, elles forment un ensemble qui manifeste une volonté de savoir et un souci de penser décidé et cohérent

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Le dispositif perspectif confère à toute action valeur de scène

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La perspective dessine une scène où la représentation est comme suspendue dans un manque

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La "Città ideale" d'Urbino démontre les pouvoirs de la peinture en tant que telle

 


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