Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Le poème : mémoire d'une date                     Le poème : mémoire d'une date
Sources (*) : Pas de poésie après Auschwitz               Pas de poésie après Auschwitz
Paul Celan - "Le Méridien & autres proses", Ed : Seuil, 2002, pp73-4, Le Méridien

 

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La date, secret de l'oeuvre

[Le nouveau dans les poèmes qu'on écrit aujourd'hui, c'est peut-être la tentative de garder en mémoire telle date depuis laquelle on écrit]

La date, secret de l'oeuvre
   
   
   
Le poème, ce méridien, ce chemin impossible Le poème, ce méridien, ce chemin impossible
Derrida, la poésie               Derrida, la poésie    
Orlolivre : Prétendre à l'art, sans art                     Orlolivre : Prétendre à l'art, sans art    

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Paul Celan cite la première phrase de la nouvelle de Büchner intitulée Lenz : "Le 20 janvier, Lenz traversait la montagne". Cette phrase, datée, désigne une certaine personne [Jakob Michael Reinhold Lenz (1751-1792), un dramaturge allemand mort à Moscou dans la détresse], un certain jour [le 20 janvier 1778], en présence de certains témoins [en l'occurrence le posteur Oberlin, chez qui Lenz a séjourné du 20 janvier au 8 février 1778], en un certain lieu [Alsace]. Cette personne est un Je qui, ce jour-là, a fait un certain pas dans une certaine direction. Le texte de Büchner a été, lui aussi, écrit un certain jour (peut-être en mai 1835 ou plus tard, en tous cas avant sa mort causée par le typhus, survenue le 19 février 1837), en un certain lieu (Alsace, probablement). A partir de là, chaque poème est lui-même, libre. De même que Lenz peut suivre son propre chemin, le poème a un destin imprévisible. On ne sait par quels tournants sa réception passera. Quand on écrit, c'est toujours depuis une date, sous le signe d'une date (dont personne ne peut plus témoigner), sans savoir vers quelle date (quand et dans quelles conditions il deviendra visible, audible).

Les poèmes ont toujours été datés et signés (même lorsqu'on ignore et cette date et le nom de celui qui les a écrits). Ils sont écrits depuis cette date, en mémoire de cette date unique, irréductible, irremplaçable. En elle se cache le secret de leur singularité. Inscrits à cette date, pour cette date, ils s'adressent en leur nom propre (et même "le plus propre", dit Celan) à une autre date. Ainsi le poème ne parle-t-il pas qu'en son propre nom, mais aussi au nom de cet étranger. Ainsi chemine-t-il vers un autre, un tout autre (une autre date, une toute autre date).

Mais, si l'essence du poème a toujours été la date, qu'y a-t-il de nouveau aujourd'hui? Cette date (propose Jacques Derrida dans un autre texte) reste en mémoire en toute clarté.

 

 

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Propositions

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L'essence du poème est la date : soustrait à la répétition, il s'adresse à une autre date

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Le poème se doit à sa date comme à sa chose ou à sa signature la plus propre

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Il arrive aujourd'hui à la poésie une expérience absolument nouvelle : la date reste en mémoire, singulièrement et en toute clarté

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La poésie se déroule dans le temps, tandis que la peinture est juxtaposée dans l'espace

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La date opère toujours comme un schibboleth : elle manifeste qu'il y a de la singularité chiffrée, irréductible au concept et au savoir

 


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