Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
L'art, avec ou sans beauté                     L'art, avec ou sans beauté
Sources (*) : La transfiguration fait l'oeuvre               La transfiguration fait l'oeuvre
Arthur Danto - "The Abuse of Beauty", Ed : Open Court, Chicago and La Salle, Illinois, 2003, pXV

 

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Arthur Danto

[La beauté en art est l'effet d'une pensée; elle naît de l'"esprit" et non pas des sensations ni des sentiments]

Arthur Danto
   
   
   
                 
                       

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Jusqu'au début du 20ème siècle, on a postulé que l'art et la beauté étaient inséparables. Mais Marcel Duchamp, comme Dada et la suite des avant-gardes, ont, d'un seul mouvement, abjuré le Beau, le Bien et la Morale, sans pour autant renoncer à l'art. Arthur Danto considère cette position comme un immense pas en avant. En effet l'art peut être plaisant, beau, sublime, il peut exprimer des émotions (ou pas), il peut être ressemblant (ou pas). Ce sont des fonctions pragmatiques qui peuvent inspirer l'amour, la crainte, le mépris ou encore des sentiments érotiques, mais n'entrent pas dans la définition de l'art, car celle-ci est beaucoup plus large. Elle doit inclure tous les styles et toutes les formes d'art qui ont existé - y compris par exemple les boîtes Brillo de Warhol, ses reproductions de criminels ou de crash routiers, les aliments exposés par Fluxus, les traces fragiles du Land Art, les objets dissonants ou les lignes en pointillé des minimalistes. Ce sont les artistes (et pas les philosophes) qui ont découvert que quand n'importe quoi peut être une oeuvre d'art, quand le dégoût (voire l'abject ou le fou) peut se substituer au goût, quand la liberté devient totale, l'esthétique ne saurait faire partie de la définition de l'art.

Et pourtant, il serait malhonnête de dire que le plaisir éprouvé à l'égard d'un objet n'entre pas dans l'appréciation d'une oeuvre. Ainsi les boîtes Brillo ont-elles quelque chose de brillant, d'attirant, une certaine beauté qui est celle conférée par les spécialistes du marketing. Le Pop Art excelle a tirer parti de ce genre de beauté - qui a la structure d'une esthétisation, mais cela ne suffit pas pour expliquer en quoi la boîte Brillo de Warhol est une oeuvre d'art (contrairement à celle du commerce), et pourquoi elle peut déclencher des réactions différentes (de celles que déclenche un objet normal).

D'où vient la puissance artistique de la boîte Brillo? Arthur Danto introduit une distinction entre sa beauté externe qui est celle de l'objet commercial - qui peut faire l'objet d'une évaluation esthétique, et sa beauté interne qui est celle de l'oeuvre d'art, signée Warhol et dérivant exclusivement de la pensée, de l'idée ou de la vérité qu'elle exprime. Il y aurait au moins deux sortes de beauté, celle de l'objet courant et celle de l'oeuvre. Si la seconde persiste dans l'art, y compris contemporain, c'est parfois pour des raisons ambigues, voire perverses. Mais c'est aussi parce que la pensée peut se présenter en art sous un mode sensible.

 

 

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Propositions

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Vers 1915, l'avant-garde a dissocié l'art de la beauté, par rejet d'une société où beauté et moralité étaient liées comme valeurs suprêmes

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Dada est le paradigme de l'avant-garde intraitable, dont jamais les oeuvres ne seront perçues comme belles

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Il n'y a pas dans l'art contemporain de style spécifique : c'est une période de désordre informationnel, d'entropie esthétique et de liberté totale

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La beauté d'une oeuvre d'art, qui naît de sa signification, lui est intérieure, tandis que la beauté d'un objet - qu'il soit naturel ou artificiel - lui est extérieure

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On ne saurait exiger d'un objet qui réplique une oeuvre d'art, même à la perfection, qu'il soit aussi beau que cette oeuvre

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Montrer la beauté "externe" des victimes est une dissonance, une perversion, une incitation à prendre plaisir à la souffrance d'autrui

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Pour une oeuvre d'art, beauté et dissonance ne sont pas incompatibles

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Une esthétique du dégoût remplace l'esthétique du goût qui a dominé l'art de 1750 à 1970

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[En face de deux objets indiscernables dont l'un est une oeuvre d'art et l'autre un simple objet, nos réactions esthétiques sont différentes]

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La beauté est l'un des modes sous lesquels la pensée se présente à la sensibilité - ce qui explique la place de l'art dans l'existence humaine

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L'esthétique ne saurait faire partie de la définition de l'art

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La puissance d'une oeuvre d'art ne dérive pas de sa beauté, mais de la vérité qu'elle exprime

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Pour Arthur Danto, l'art, dans son concept, a la structure d'une "esthétisation"

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Description et évaluation esthétiques ne font qu'un; le langage esthétique exprime toujours des valeurs

 


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