Un tiers intervient (par exemple un rabbin). Un certain jour unique, daté, il donne un nom à cet individu singulier. Qu'est s'est-il passé? Rien. Une blessure jusqu'au sang, une plaie dans la chair, dans la parole vive, qui pose la question du rien. L'être passe par l'expérience du rien, et le corps est lié à la langue. Cette marque d'alliance est une sentence qui entaille la parole, l'entame. Désormais la parole s'inscrit dans une généalogie, une répétition. Elle n'est plus seulement à entendre, elle est à lire. La vérité n'est plus seulement à trouver dans la parole vive, mais à chercher dans une transmission chiffrée, cryptée (un schibboleth), une tradition par laquelle on peut se reconnaître entre soi - pour le meilleur et pour le pire.

Il faut que l'écriture ait lieu une fois, et une date est attendue. La parole s'ouvre à l'autre, à la promesse, à l'avenir.

A droite est écrit le numéro de la page. Est-ce Miro lui-même qui l'a écrit? Ou un autre? Le chiffre redouble la marque initiale, il la démarque.