Derrida
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Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Oeuvre, mise en abyme                     Oeuvre, mise en abyme
Sources (*) : Avant l'oeuvre, une surabondance               Avant l'oeuvre, une surabondance
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 3 mai 2011 En s'auto - affectant, l'oeuvre ouvre un monde

["Je suis une oeuvre", dit l'oeuvre, cette mise en abyme]

En s'auto - affectant, l'oeuvre ouvre un monde
   
   
   
                 
                       

Appliquons à l'oeuvre la formule selon laquelle il n'y a rien en-dehors du texte. Ecrivons : Il n'y a rien en-dehors de l'oeuvre. Rien ne la surplombe : aucun commentaire, aucun titre, aucun nom d'auteur, aucune description, aucune légende. Si ce qui désigne l'oeuvre ne peut se trouver que dans l'oeuvre, c'est bien de mise en abyme qu'il est question.

Prenons deux exemples choisis par Jacques Derrida.

- Francis Ponge voudrait écrire de telle façon que ce soit la chose même qui s'écrive. Il voudrait s'effacer devant elle. Quand il signe de son nom, il voudrait que cette signature ne soit rien de plus qu'une contresignature de la chose, qu'elle disparaisse dans la chose. Le résultat est paradoxal. D'un côté, la chose s'écrit dans l'oeuvre [Je suis la chose, dit-elle]; d'un autre côté, la signature de Ponge s'hypostasie indéfiniment [Je suis le signataire, dit-il]. Par cette double mise en abyme, Ponge contracte une alliance infiniment inégale avec la chose. Signant lui-même à la place de la chose, il exige qu'elle soit muette; mais en même temps, il affirme un parti-pris : il faut que la chose se passe de lui. Le résultat de ce double effacement est un monument colossal, une inscription athéologique, une éponge : une oeuvre, dont la structure est donnée par un poème signé Ponge : Fable. Comme toute fable, l'oeuvre pongienne ne parle que d'elle-même, elle "fait" la (sa) vérité.

- Le tableau de Van Gogh, Vieux Souliers aux lacets, a été abondamment commenté, notamment par le philosophe Heidegger et le critique d'art Schapiro. Mais ces commentaires externes ne reflètent (selon Derrida) que les préjugés de leurs auteurs. Tous deux voudrait rabattre les chaussures sur l'usage qu'on pourrait en faire, mais cet usage est extérieur au tableau. Si l'on en reste au tableau lui-même, alors les chaussures n'adhèrent ni au terrain, ni à aucune expérience du sol. Les commentaires apparaissent comme boîteux, étrangers à la chose. Pour considérer le tableau en tant que tableau, il faut admettre qu'il dit : Je suis une peinture à l'oeuvre - et récuser le point de vue du philosophe comme celui du critique d'art. Ce ne sont pas des souliers que nous avons sous les yeux, mais une peinture, et cette peinture ne représente rien d'autre que l'oeuvre d'art comme telle.

Il fut des époques où l'on n'était pas obligé d'écrire [ou de peindre, ou de réaliser quelque oeuvre que ce soit] en abyme, des époques où l'on ne devait pas écrire à partir de son nom, de sa signature. Il n'y a plus guère le choix aujourd'hui. Il faut signer - et il faut que la signature disparaisse en abyme dans la chose.

 

 

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Propositions

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L'invention s'invente en inventant le récit de son invention : c'est une fable, un événement de langage où adviennent, en une fois, le même et l'autre

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La fable est parole; en parlant d'elle-même, elle "fait" la vérité

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Ecrire, aujourd'hui, c'est mettre en abyme sa signature pour qu'elle disparaisse

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Un tableau est "une peinture à l'oeuvre" : il n'est là que pour la peinture, sans autre rattachement que sa restance picturale

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La chaussée sur laquelle cheminent les pensées est comme la série des chaussures de Van Gogh : jamais lacées, elles n'adhèrent pas au sol

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[Ponge contracte une alliance infiniment inégale avec la chose : en lui sacrifiant tout, il se l'approprie et signe en son nom propre - afin de faire de son texte la signature de la chose]

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