De quel droit forcerions-nous les autres à recevoir notre héritage? En mourant, nous laissons un corps enseveli ou en cendres, dans un linceul ou dans un voile. C'est encore une façon d'être ou d'avoir, c'est encore une vérité qui se cherche. Une mort ultime, un suicide absolu, ce serait d'en finir avec cela, laisser venir l'imprévisible, sans attente ni espoir de dévoilement, laisser se dire un verdict absolument sans rapport avec toute vision préalable.

Mourir dans le retrait absolu, sans tombe, sans linceul, sans rupture, sans trace, sans empreinte laissée sur aucun support, sans même l'empreinte de la disparition ni du départ. Ne plus persécuter l'autre avec ses restes.

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[La mort, comme chacun sait, y compris par suicide, c'est ce qu'on ne peut pas décider, la décision de l'autre par excellence, l'inconditionnalité la plus inconditionnelle. Elle est plus qu'un retrait, plus qu'une volonté, plus qu'une injonction, plus qu'un outrepassement, elle est l'accueil absolu et radical du tout autre, sans limitation ni compassion].