L'égalité entre les personnes ne signifie rien par elle-même. Elle a un sens économique (ruse, emprise et exploitation), tandis que la justice commence par autrui. La justice est désir d'extériorité. Elle aspire à la vérité.

Autrui ne nous affecte pas comme celui qu'il faut surmonter, englober, dominer, mais en tant qu'autre indépendant de nous, auquel nous avons accès originellement par la justice ou l'injustice. L'accueillir, ce n'est pas le connaître, c'est le laisser venir à partir de la parole. Pour son visage, toute l'humanité me regarde, me commande et me juge. Mon moi se vide, ma responsabilité déborde, il faut que j'aille vers la bonté.

La certitude repose sur ma liberté solitaire. C'est elle qui prend la responsabilité du vrai (p103). Pour critiquer cette certitude, pour la mettre en question, il faut l'accueil d'autrui, son jugement, c'est-à-dire la conscience morale. Le soi se contrôle soi-même par le concept, mais la conscience morale accroît l'exigence, hors concept. Il est impossible d'assumer soi-même cette conscience morale. Elle est insatiable, comme le désir. Le maître qui me juge, qui me parle en conservant l'étrangeté foncière d'autrui, est au-delà du système. Il n'est pas sur le même plan que moi. L'irréversibilité de la relation entre moi et l'autre est l'essence du langage.

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Propositions

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