Derrida
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Le style, moment créateur                     Le style, moment créateur
Sources (*) : Léonard de Vinci               Léonard de Vinci
Meyer Schapiro - "Style, artiste et société", Ed : Gallimard, 1982, p122

 

Esquisses du visage de la Vierge (Leonard de Vinci, 1500) -

La théorie freudienne ne permet pas de passer de l'expérience infantile et des mécanismes du développement psychique au style artistique de Léonard de Vinci

   
   
   
                 
                       

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Au-delà des nombreuses objections factuelles qu'il oppose au travail de Freud, Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, Meyer Schapiro interroge dans son principe même la tentative freudienne. Si l'on peut interpréter tel ou tel détail de l'oeuvre à partir de l'enfance de l'artiste, peut-on y réduire le style lui-même? Le sourire de Mona Lisa, qu'on retrouve dans d'autres oeuvres de Léonard (dont certaines sont antérieures à la Joconde et d'autres concernent des personnages masculins) peut-il s'expliquer par la relation particulière de Léonard à sa mère, à ses différentes mères ou aux garçons qui s'y seraient substitués, si l'on retrouve déjà ce sourire dans certains oeuvres de Verroquio, maître de Léonard?

Par cette objection, l'historien d'art affirme sa propre compétence. Les sujets choisis ont leur histoire, leur généalogie, et aussi la façon de les représenter. Freud empiète sur cette compétence, et Schapiro ne résiste pas à la petite satisfaction de le remettre à sa juste place. Mais il doit avouer, lui aussi, une certaine impuissance. A partir du moment où les styles deviennent individuels - et c'est déjà le cas avec Verroquio, le maître de Léonard - est-il absolument scandaleux de les mettre en relation avec la personnalité des artistes?

 

 

Dans une certaine mesure, Schapiro enfonce une porte ouverte, car Freud reconnaît lui-même dans son texte (SELV p177) que l'extraordinaire capacité de Léonard à la sublimation des pulsions est inexplicable par la recherche psychanalytique. Le don artistique et la capacité de réalisation étant en rapport intime avec la sublimation, l'essence de la réalisation artistique nous est psychanalytiquement inaccessible (dit Freud). Freud ne veut pas quitter le terrain de l'investigation psychologique; la psychanalyse n'explique pas pourquoi Léonard fut un artiste, tout ce qu'elle peut faire, c'est "rendre compréhensibles les manifestations et les limitations de son art".

On a l'impression que dans ces quelques lignes, Freud reconnaît l'impossibilité de sa propre tentative. Ce qui rend la personnalité de Léonard si fascinante n'est pas seulement sa propension à la recherche, c'est la concomitance de ce désir de savoir avec un don artistique unique, et Freud ne renonce nullement au plaisir d'analyser la Joconde. En d'autres termes, le fait que Léonard ait des tendances homosexuelles ou obsessionnelles ne présente un intérêt que parce que, dans son cas, ses tendances contribuent à une création artistique inoubliable. L'énigme de Léonard réside dans son aptitude à la sublimation, pas dans l'homosexualité ni même dans la passion pour la connaissance; et l'audace de Freud, dans ce texte-là, est bel et bien d'avoir désiré expliquer certains traits stylistiques de celui qui a rendu Mona Lisa immortelle.

 


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