Il est banal de parler de crise de la représentation. La représentation n'est pas près de disparaître, mais elle est recouverte, enveloppée par une autre modalité de l'image liée aux nouvelles technologies.

La voix est mise en scène dans l'espace vocal comme un spectre. Elle y est à la fois désirée, exhibée, crainte, méprisée, conjurée et exclue. Son injonction s'impose à nous, même quand nous la fuyons. Mais cette voix a une curieuse propriété. On ne l'entend pas, on la voit. Elle apparaît sous forme de spectre, bien visible, avec un corps. C'est une image qui peut disparaître, mais qui est toujours susceptible de se montrer. Sa présence, fragile et ambigüe, est quand même une présence, même déguisée, métamorphosée, protégée.

Ces images de spectres sont omniprésentes dans la peinture contemporaine, avec un souci constant de faire voir les voix : résonance (Van Gogh), diffusion dans l'espace (abstraction lyrique), conjuration (arts de la protestation, expressionnisme européen), pathos (cri ou voix comme telle), etc... D'autres peintres, à la rencontre de la parole et du son, racontent à leur façon une collision (Valerio Adami ou Victor Brauner) ou la symbolisent (Paul Klee), dans la grande tradition des Saintes Conversations.

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Propositions

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