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Métamorphoses du signe                     Métamorphoses du signe
Sources (*) : L'espace résonne dans l'image               L'espace résonne dans l'image
Sophie Persipeau - "Passages au bord du monde", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 26 novembre 1995

 

Alostrob (V. Brau ner, 1945) -

Peintres Vocaux

Le taraph braunérien est une figure de la voix

Peintres Vocaux
   
   
   
                 
                       

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Brauner a de tout temps représenté des évidements. Le corps lui-même est évidé. Ce sont peut-être les représentations les plus impressionnantes de son oeuvre. Dans les années 30, les têtes sont évidées. D’étranges objets s’en échappent, reliés au reste du corps par des dispositifs divers, des gosiers, des barres mécaniques ou des tuyaux de plombrie (comme dans L’autre version de 1934). D’autres objets peuvent être évidés, comme une tige creuse (cf l'Attirance de la mort, vers 1930, parfois remplacée par un percement. De l’image du vide, il est logique de passer à la représentation du vide en tant que tel. C’est ce à quoi conduit l’étude de la Cabale, et le point-trou des oeuvres cabalistiques.

Le retrait braunérien. La période des Rétractés est une sorte d’acmé de la représentation braunérienne du vide. Ce n’est peut-être pas la meilleure période artistique de Brauner, mais c’est celle du souci métaphysique.

Le soi-disant primitivisme (ou archaïsme) de Victor Brauner vise le fondement, mais ne le situe pas dans une figure déterminée. Il montre le fondement en respectant la condition cabalistique de cette monstration : qu'il reste invisible. Soutenir cela mérite bien quelques contorsions. Peu importe que ce soit un oeil, un taraph ou un animal, c'est toujours le point d'origine en tant qu'il disperse une semence, une semence qui n'a pas d'autre source que l'aleph.

Partons des enveloppements les plus faciles à décrire : la représentation animale. Le serpent se caractérise par sa fréquence dans l’oeuvre de VB. Sa fonction peut être déduite de ses divers positionnements dans l’image. Le serpent flottant. En 1942, dans Eléonore et le vampire, il flotte au-dessus des yeux clos du personnage dormant. Le serpent tenu à la main. Le serpent contournant, autour d’un objet. Dans un dessin Sans Titre du 18 décembre 1942, un serpent hurlant emprisonne le visage d’une femme qui, elle, ne dit rien. Que ce visage soit posé sur un corps de poule accentue le paradoxe. Que fait normalement une femme-poule? Certes, elle pond, mais surtout elle caquette, c’est-à-dire qu’elle bavarde. Ici, la femme-poule médite silencieusement. Elle semble avoir délégué la faculté de parler au serpent-hurleur qui la protège et la délivre de cette obligation.

 

 

Fonction de cadre. Le serpent qui se mord la queue est lui-même un cadre, et parfois il redouble un ou plusieurs autres cadres. La flèche vocale est ici rattachée au serpent, car elle est souvent placée dans la gueule d’un serpent. Mais c’est loin d’être toujours la cas. Elle n’y nait pas; elle finit par s’y trouver. Par sa forme comme par sa place (dans la bouche), la flèche vocale fait la transition entre le taraph et une multitude d’images braunériennes, antérieures ou postérieures au taraph. Elle apparaît dès 1930 dans L’Attirance de la mort, où elle est figurée par une sorte de pipe qui s’extrait de la gueule d’un crapeau. Victor Brauner n’a encore que 27 ans, et déjà la voix s’échappe dans les airs à bord d’un aéronef magique qui la conduit dans un monde double où deux surfaces liquides se font face.

En 1934, il produit un petit dessin extraordinaire et prémonitoire. Son oeil gauche est crevé (comme dans le fameux portrait de 1931, sauf que ce n’est pas le bon oeil), et surtout : le sujet observe avec effroi séchapper de sa propre bouche un appendice vocal en forme de flèche. Le vide est parfois insupportable, ce qui peut conduire soit à le nier, soit à le représenter par son contraire : médiations, emboîtements et plénitudes.

Très tôt, Brauner tente de figurer le lien qui s’instaure entre deux ou plusieurs personnes. Dans L’éclair questionne (1930), le lien fragile qui passe entre un homme et une femme prend sa source dans leur regard. Deux réseaux filiformes, un rouge et un blanc, relient un oeil de l’homme à un oeil de la femme. Ces deux réseaux ne secroisent pas mais se ressemblent. Ils ne se touchent pas, mais coexistent. Ils sont d’une nature visuelle, décrits comme un éclair et non pas comme un souffle. Mais ce sont des structure en attente d’une âme; la complexité vibratoire du lien est plus évocatrice d’une voix que du trait direct d’un regard. On trouve dans l’oeuvre ultérieure de nombreuses tentatives de figurer le lien. Le taraph n’est pas l’ultime tentative, il est la tentative la plus cohérente sur le plan formel.

Le feu est une représentation du vide, en tant qu’objet actif. Le thème du feu vocal effrayant, destructeur de communauté, est évoqué dès 1930, par le dragon de “Composition”. Une prolifération ou une excroissance plus ou moins monstrueuse. cf Monsieur K contemple sa force de 1934, où des petits personnages s'accrochent aux lèvres de M. K.

Le sexe est la façon la plus courante de surseoir au vide. D’une façon générale, les emboîtements brauneriens sont gouvernés par la crainte de la voix. C’est une façon de le retenir, de la stabiliser, de l’emprisonner. Les chimères portent des voix terrifiantes.

Brauner fabrique des symboles et des signes,

 


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