Citation : "La trace n'est pas seulement la disparition de l'origine, elle veut dire ici - dans le discours que nous tenons et selon le parcours que nous suivons - que l'origine n'a même pas disparu, qu'elle n'a jamais été constituée qu'en retour par une non-origine, la trace, qui devient ainsi l'origine de l'origine. Dès lors, pour arracher le concept de trace au schéma classique qui la ferait dériver d'une rpésence ou d'une non-trace originaire et qui en ferait une marque empirique, il faut bien parler de trace originaire ou d'archi-trace. Et pourtant nous savons que ce concept détruit son nom et que, si tout commence par la trace, il n'y a surtout pas de trace originaire" (De la grammatologie, p90).

Qu'est-ce que la trace? Elle est déjà raturée avant d'être saisie, ce qui la rend irrecevable dans toute logique de l'identité. Pourquoi? Parce qu'elle est à la place d'une origine qui n'a jamais été constituée. C'est ça, l'archi-trace : c'est l'origine de l'origine, sauf que l'origine a disparu, et donc aussi l'origine de l'origine. A l'origine, il y a une non-trace qui n'a jamais été présente. En tant que concept, elle détruit son nom. En tant que trace originaire, elle est déjà réduite et déconstruite, car la déconstruction fait partie de son concept.

En-deça et au-delà de l'archie, il y a toujours la déconstruction de l'archie, qu'elle soit archi-trace ou archi-écriture. C'est ce que Derrida nomme "archie transcendantale" [peut-être faudrait-il plutôt écrire : quasi-transcendantale].