- Amalqa : Ce que je dis, ne le prens pas négativement. Ce n'est ni une critique ni un reproche. Je veux simplement exprimer à quel point Etre palestinien est inconfortable, peut-être même impossible.

- Ouarda : J'ai toujours été palestinienne, et je n'ai jamais pensé que c'était confortable.

- Amalqa : Quel est le nom de ce pays? Quel rapport y a-t-il entre eux et les Philistins d'il y a 3500 ans?

- Tavleen : La terre est la même, et c'est la terre qui porte ce nom.

- Amalqa : Mais ce ne sont ni les Philistins, ni les habitants eux-mêmes qui le lui ont donné. Ce sont les Romains qui ont appelé cette terre comme ça, Palestine, pour bien montrer aux Juifs de l'époque du Temple qu'ils en étaient expulsés pour toujours. A l'époque du mandat, les Anglais ont récupéré ce nom sans tenir compte un seul instant de la population qui vivait là. C'était un déni d'identité, et ce déni fonctionne toujours. Que dire d'un peuple qui a reçu son nom de ses ennemis?

- Tavleen : La terre est la même, et c'est la terre qui porte ce nom.

- Ouarda : Et puis, nous sommes un peuple en émergence, un peuple qui n'a pas fini de naître. La tâche est immense.

- Tavleen : Je n'ai toujours pas compris ce qu'il y avait là-dedans d'inavouable.

- Amalqa : Qu'est-ce qui appartient en propre aux palestiniens, si même leur nom vient d'ailleurs?

- Ouarda : Tous les peuples viennent d'ailleurs, et après tout, nous sommes un peuple comme les autres, parmi d'autres.