Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Marc Crépon                     Marc Crépon
Sources (*) :              
Pierre Delain - "Croisements", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 17 octobre 2015

Marc Crépon, qu'est-ce à faire?

   
   
   
                 
                       

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1. De quoi parle-t-il?

a. Filiations.

Marc Crépon hérite de très nombreux auteurs qu'on peut rattacher à la philosophie, la littérature, la poésie ou à d'autres genres. Après la publication de sa thèse (Les géographies de l'esprit, 1996), les noms de Nietzsche, Benjamin, Rosenzweig, Heidegger, Kafka, Derrida, Celan et beaucoup d'autres reviennent régulièrement. Mais parmi ces noms, c'est celui qui a été son professeur à l'Ecole Normale Supérieure, Jacques Derrida, qui structure particulièrement sa pensée, soit explicitement (v le §2 de cette page bibiliographique), soit implicitement. Et dans le choix des textes de Derrida qui sont commentés et analysés, un autre nom déjà mentionné se détache, celui de Paul Celan. Die Welt is fort, ich muss dich tragen pourrait être l'une des phrases-clefs de la pensée "créponnienne", y compris lorsque cette phrase extraite d'un poème de Celan (Grosse, glühende Wölbung), qu'on peut traduire par Le monde est parti, je dois te porter, n'est pas citée comme telle.

b. Langage et rapport à l'autre.

La question de la langue, qui soucie Marc Crépon depuis le début, est constamment liée à ce qu'on pourrait appeler une éthique du rapport à l'autre. Que peut-on espérer aujourd'hui? Ce qui est déjà promis dans le langage, mais dont le contenu est imprévisible. Pour faire avancer ce qu'annoncent certains auteurs comme Walter Benjamin ou Franz Rosenzweig, il faut traduire, c'est-à-dire faire croître et survivre les oeuvres de la tradition dans une autre langue, nouvelle, inappropriable, qui ne renforce pas les identités culturelles mais au contraire, par une pratique de l'hospitalité, les déconstruise. Par cette pratique de langage, on peut lutter contre la culture de la peur qui mine nos sociétés.

c. Une politique de l'éthique.

Marc Crépon, on l'a vu, hésite moins que Derrida à se servir du mot "éthique". Il va même plus loin, en proposant ou en déduisant ce qu'il appelle une "politique de l'éthique" (Vivre avec, p161). Comment donner aux démocraties un avenir? Il faut que le "Un souverain" (peuple, nation ou autre unité politique) reste indéterminé, hétérogène, ouvert. La démocratie est un régime ambigu - comme le "pharmakon" derridien. D'une part il y a toujours une oligarchie qui détient effectivement le pouvoir, avec ses "démophobes" qui dénoncent les dangers internes et tendent à soutenir les hiérarchies, mais d'autre part le "peuple" peut, au nom de la justice ou de l'égalité, contester cette oligarchie de toutes les façons possibles. Cette possibilité est précieuse et mérite d'être défendue, chacun à sa façon, avec son idiome ou ses inventions singulières. Ainsi une sécurité humaine qui ne soit pas subordonnée à la sûreté de l'Etat peut-elle être mise en oeuvre.

d. L'autre, "autrui" ou le "tout autre"?

Mais on peut aller plus loin dans l'analyse, en repérant aussi ce qui différencie la pensée derridienne de celle de Marc Crépon. Pour celui-ci, l'autre, c'est autrui, dans une logique proche de celle de Lévinas ou des théoricien(ne)s du "care". Mais pour Derrida, l'autre ne se limite pas à autrui. Il est tout autre : animal, végétal, monstrueux, y compris machinique. La pensée derridienne résiste à l'humanisme, alors que la pensée créponnienne y reste plus attachée.

 

2. Que fait-il de Jacques Derrida?

 

3. Qu'apporte-t-il de nouveau?

On peut proposer plusieurs réponses.

- La plus féconde, et peut-être la plus revendiquée par lui, tournerait autour du consentement meurtrier. C'est lui qui a inventé le syntagme et le concept.

- Une autre direction, présente depuis le début de son œuvre, tourne autour de la singularité de l'idiome.

 

4. Quelle est la singularité de son idiome?

Cet excellent artisan connaît tous les codes et cisèle parfaitement ses écrits. Dans sa façon de rendre compte de l'oeuvre derridienne, on ne peut pas dire qu'il ait un seul défaut, mais c'est cette absence de défaut qui interroge. Quand il emploie le mot "je", y compris dans ses écrits politiquement engagés, qui est ce "je"? S'agit-il d'un certain "Marc Crépon" ou d'une créature plus générale, qu'on pourrait nommer "le-philosophe-de-gauche-de-l'ENS".

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Propositions

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Bibliographie de Marc Crépon

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Marc Crépon, qu'est-ce à faire?

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Les promesses du langage - Benjamin, Rosenzweig, Heidegger (Marc Crépon, 2001) [LPDL]

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Langues sans demeure (Marc Crépon, 2005) [LSD]

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Altérités de l'Europe (Marc Crépon, 2006) [ADE]

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Derrida, la tradition de la philosophie (ouvrage collectif codirigé par Marc Crépon et Frédéric Worms, 2008) [COL-DLTDLP]

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La Culture de la peur - I. Démocratie, identité, sécurité (Marc Crépon, 2008) [LCDLP]

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Vivre avec - La pensée de la mort et la mémoire des guerres (Marc Crépon, 2008) [VAPMMG]

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Elections - De la démophobie (Marc Crépon, 2012) [EDLD]

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Le consentement meurtrier (Marc Crépon, 2012) [LCM]

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La vocation de l'écriture - La littérature et la philosophie à l'épreuve de la violence (Marc Crépon, 2014) [LVDE]

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[A la question : "Que nous est-il permis d'espérer?", des philosophes répondent : "La terre promise du langage"]

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[Chacun de nous a une langue pour demeure, mais cette langue, son idiome, est sans demeure]

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[Il faut inventer une langue qui ne se laisse approprier par aucune communauté, aucune norme, loi, ni grammaire pré-établie, mais se laisse traduire dans la langue de l'autre]

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[Il n'est d'avenir démocratique que pour un souverain (le peuple) inconditionné, indéterminé, hétérogène, ouvert]

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[La démocratie est, par excellence, le régime du "pharmakon" : celui où l'on est en droit de dire que ce qui est présenté comme un poison est un remède et vice-versa]

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[Les démocraties sont hantées par un spectre : la "démophobie", qui tend à restaurer les oligarchies et les hiérarchies dont elles limitent le pouvoir]

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[A l'assimilation - une notion unitaire et identitaire de la culture, il faut substituer l'hospitalité : exposition et traduction, aux rivages des langues et des empires]

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[Dans l'"Etoile de la rédemption" Franz Rosenzweig a voulu renouveler la confiance dans le langage : il faut revenir à la parole, entendre ce qu'elle promet]

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[Il faut, ici et maintenant, faire passer la sécurité humaine avant la sûreté de l'Etat]

 


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