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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Du jugement de Pâris à la culture européenne                     Du jugement de Pâris à la culture européenne
Sources (*) :              
Hubert Damisch - "Le Jugement de Pâris, Iconologie analytique I", Ed : Flammarion, 1992, p81

 

Amphore attique ˆ figures rouges attribuee au peintre des Niobides (vers 480 av. J-C) -

La légende du "Jugement de Pâris" est le point de départ de la guerre de Troie, qui marque l'entrée de l'humanité européenne dans l'histoire

   
   
   
                 
                       

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C'est une légende charnière, au croisement de la mythologie et de l'épopée. Si le récit d'origine, qui remonterait à l'ère pré-homérique, ne nous est plus accessible, c'est, selon Damisch, parce qu'un tel récit unifié n'existe pas. Ce sont des histoires différentes les unes les autres qui circulent, des textes tardifs, des tragédies (celles d'Euripide, auxquelles il faudrait ajouter les deux tragédies perdues de Sophocle), des scènes peintes sur des vases, des restitutions [comme celle qui est proposée ci-contre], et aussi des questions. Comment accepter une telle disproportion entre d'une part le choix d'un seul et d'autre part la ruine complète d'une ville? Quelle est la responsabilité des hommes sur leurs propres affaires? Peut-on distinguer entre ce qui relève de la fable et ce qui renvoie aux débuts de l'histoire humaine? Le récit homérique ne permet pas de répondre à ces questions.

Comment analyser ce jugement? S'agit-il d'un choix personnel, d'une attraction sexuelle soit pour la déesse Aphrodite, soit pour le cadeau promis, la séduisante Hélène? d'une manipulation, d'un piège tendu par Zeus, dans lequel serait tombé le naïf berger? Ou tout simplement, si l'on prend la mission au pied de la lettre, d'un jugement de goût, plus de 2000 ans avant Kant? Car c'est bien à la plus belle et à nulle autre que Pâris devait remettre la pomme. Pourquoi Pâris, ce bel homme intéressé par les femmes, ce libidineux notoire, aurait-il été plus qualifié qu'un autre pour émettre ce jugement? Il était prévisible qu'il choisirait l'objet qui pourrait lui procurer le plus de plaisir - plaisir scopique (comme il se doit pour le beau), mais aussi plaisir charnel - à travers le corps d'Hélène - même si, pour lui, Hélène n'avait pas encore de forme et n'était encore qu'une promesse.

Pâris ayant remis la pomme à Aphrodite, les deux autres déesses montrent leur mécontentement (à noter que sur ce vase assez ancien, elles sont toutes les trois vêtues).

 

 

UNE RESTITUTION EN DEUX TEMPS.

1. Aux noces de Pélée et Thétis sur l'Olympe, tous les dieux sont invités excepté Eris, déesse de la Discorde. Pour se venger, elle leur jette une pomme d'or avec la mention : "Pour la plus belle" — c'est la pomme de discorde. Trois déesses revendiquent le fruit : Héra (femme de Zeus), Athéna et Aphrodite. Afin de mettre un terme à la dispute, Zeus ordonne à Hermès d'emmener les déesses sur le mont Ida. Mais pour éviter de s'impliquer lui-même dans le jugement, il désigne un mortel, le berger Pâris [qui avait été "exposé" par ses parents, mais qu'un serviteur avait sauvé] pour choisir la gagnante. Le jeune homme accorde sa préférence à Aphrodite, qui lui a promis l'amour d'Hélène - dont le nom, algeinè, signifie luxure. [Athéna lui aurait promis la victoire à la guerre et Héra le règne sur tous les hommes, mais lui, Pâris, cet homme efféminé, a préféré l'amour. Une fois la préférence donnée à Aphrodite, c'est-à-dire au plaisir, tout fut bouleversé, aurait dit Sophocle].

2. Dans un second épisode, malgré les avertissements de Cassandre, Pâris se rend chez les Grecs. Le prétexte est de prendre des nouvelles d'Hésione, sœur de Priam donnée en mariage à Télamon, roi de Salamine, mais en réalité, Pâris vient chercher son dû, promis par Aphrodite. Arrivé à Sparte, il est reçu par Ménélas. Profitant d'un bref voyage du roi spartiate en Crète, il séduit et enlève Hélène, sa femme (selon certains auteurs, elle aurait été d'accord, et selon d'autres, pas du tout). Le Troyen s'approprie également une partie des richesses de son hôte. Pour venger cet affront, Ménélas demande l'appui de tous les Grecs, ce qui provoque la guerre de Troie. Pendant cette guerre, les dieux et déesses de l'Olympe prennent chacun le parti d'un des protagonistes de ce conflit : Aphrodite est l'alliée des Troyens, tandis qu'Athéna et Héra, auxquelles Pâris a préféré Aphrodite, sont du côté des Grecs. Cette guerre aboutira à la défaite et la ruine de Troie.

 


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