Rosalind Krauss attire l'attention sur la place centrale de la photographie dans le surréalisme. Qu'y a-t-il de commun entre les deux? La double dimension d'un rapport au réel et d'une "économie du supplément". Le surréalisme, comme la photographie, seraient organisés autour d'un concept d'écriture supplémentaire (inspiré par Jacques Derrida).

L'autoportrait ci-contre, intitulé L'Ecriture automatique, peut servir de point de départ. On y voit André Breton manipuler un microscope dirigé vers un appareil photographique. Il s'agit d'une construction en abyme, car Breton (par cet autoportrait) photographie le procédé photographique qui sert à produire ces images. Entre l'automatisme psychique du surréalisme et l'automatisme mécanique de la photographie, il établit un lien qui (dans cette oeuvre et dans d'autres) passe par différents procédés, dont le redoublement, l'espacement et le photomontage, qui présentent la réalité comme structurée, codée ou écrite.

Détail du photomontage, colorisé.

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"Ce qui unit toute la production surréaliste, c'est cette perception de la nature en tant que représentation, de la matière en tant qu'écriture" écrit Rosalind Krauss (p117).