Walter Benjamin ne parle en principe dans cette thèse que de la vérité historique, mais on ne peut pas résister au plaisir de faire de cette proposition quelque chose de plus général. Pour que la vérité ne s'évanouisse pas, il faut qu'un présent se reconnaisse en elle [c'est une condition, une condition nécessaire mais pas suffisante] - cela ne vaut pas seulement pour l'image "authentique" du passé, mais cela vaut pour toute image, qu'elle soit visuelle ou linguistique. Benjamin précise qu'une telle image n'apparaît que dans un éclair, qu'elle ne surgit que pour s'éclipser dès l'instant suivant. Une vérité immobile, une vérité en attente, une vérité qui ne viendrait pas chercher son découvreur - ne serait pas une vérité. Une vérité qui ne susciterait pas une image unique, irremplaçable, n'en serait pas une non plus.

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Cette image de la libération de Paris semble facile à interpréter. Mais sa vérité, ne croyez pas qu'elle soit préétablie. Elle dépend de vous.