Mon enfant est mien et non-mien. C'est une possibilité de moi-même, et aussi de l'autre. Il est mon aventure, mon avenir, mais dans un sens nouveau : ce n'est pas mon avatar. L'être infini, toujours recommençant, qui se produit sous les espèces de la fécondité, ne saurait se passer de subjectivité. Il ne s'agit pas de se dissoudre dans l'anonymat, mais d'aller ailleurs, dans le temps de l'absolument autre.

Dans la fécondité, l'être se produit comme multiple, infiniment recommençant, scindé entre le Même et l'Autre. En allant vers autrui, il n'arrête pas le mouvement du désir. Il ne se satisfait pas d'être ce qu'il sera. En restant lui-même, il s'altère. La fécondité fait partie du drame même du moi : il se dépouille de son égoïté tragique sans se dissoudre dans le collectif. Il engendre une multiplicité qui n'est pas pluralité des sujets, mais transcendance. Le jaillissement ou la projection de l'avenir transcende.

La fécondité ne ressoude pas les fragments d'une totalité brisée. L'amour qui la porte n'est pas celui qui unit, c'est celui qui transcende. Elle ouvre un temps infini et discontinu. La sexualité permet au sujet d'entrer en rapport avec l'absolument autre, tout en conservant les exigences fondamentales de la subjectivité.

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Propositions

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