Entre le Même et l'Autre, la vérité est le rapport fondamental. Le connaissant ne s'unit pas à l'être connu. Entre eux, la relation de vérité franchit et ne franchit pas la distance. Elle ne forme pas de totalité avec l'autre rive.

Dans la relation d'objet, ce qui domine est l'horizon de celui qui dévoile. C'est par rapport à lui-même, à son projet, que son âme contemple la vérité, et non pas par rapport à l'objet autonome. Dans cette expérience, la réceptivité de l'être est modelée par l'entendement. La question posée, Qu'est-ce que c'est? aborde l'objet comme un "cela" dont on veut connaître l'historique, un "fait", un "déjà fait", un "thème" qui ne parle pas, c'est-à-dire une idole. Ce monde de phénomènes qui suffit à la jouissance ne répond pas à la recherche du vrai.

La manifestation de l'objet autonome ne consiste pas à se dévoiler, mais à s'exprimer, indépendamment de toute position que nous aurions prise à son égard. Il ne se découvre pas au regard.

L'expérience absolue n'est pas dévoilement, mais révélation : l'être ne se place pas dans la lumière d'un autre, mais s'annonce. C'est lui qui dirige cette manifestation, c'est son visage qui s'exprime, son visage comme présence vivante qui parle, comme discours.