Une des règles de la lecture critique est qu'il ne faut jamais réduire un texte à une totalité homogène. Même (et surtout) lorsqu'on analyse un discours totalitaire, il ne faut pas reproduire le système cohérent et hiérarchisé dont on fait la critique par une formalisation elle-même saturée, ce qui reviendrait à confirmer la logique de purification et d'homogénéisation dont on prétend se laver les mains.

La responsabilité à l'oeuvre dans la déconstruction ne vise pas à préserver ou construire une autre construction dogmatique, mais à analyser inlassablement les adhérences au discours qu'on prétend combattre. Elle ne fait appel ni aux bons sentiments, ni au consensus, mais questionne autant la raison (ses formes, son histoire ses mutations), l'humanisme, la démocratie, le langage et la littérature que les institutions et les hiérarchies autoritaires, par l'écoute de l'autre, la preuve, l'argumentation, la citation.