Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
L'image incarne un mort                     L'image incarne un mort
Sources (*) : L'humain fabrique du virtuel               L'humain fabrique du virtuel
Hans Belting - "Pour une anthropologie des images", Ed : Gallimard, 2004, pp219-220

 

Orphee (Alexandre Seon, 1883) -

En vidant les images de leur pouvoir d'incarnation, Platon en fait des métaphores de la mort, incapables de combler aucun manque

   
   
   
                 
                       

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Avec la théorie platonicienne selon laquelle l'image, comme le cadavre, n'est qu'une image trompeuse de la vérité, s'opère un tournant dans la pensée grecque. L'image ne peut plus incarner la vie dans le culte des morts.

A l'époque des héros homériques, on procède à une exposition publique (prothésis) du corps dans une somptueuse cérémonie. Puis on l'incinère. On ensevelit ses "os blanchis", on érige sur un tumulus une colonne commémorative en pierre (stèlè). La psyché désincarnée se détache. Cette belle mort (kalos thanatos) dissimule le vrai visage de la mort et lui permet de rester vivant dans la mémoire collective. Le deuil scelle une absence, il fait signe en direction de la place laissée vacante par le défunt. Des statues (kouroï) sont érigées sur les tombes ou offertes comme figures votives des temples. Ce sont des doubles du mort, mais la ressemblance au défunt n'est pas obligatoire, car des monuments aniconiques peuvent aussi remplir cette fonction. Ils sont investis d'une force vitale invisible.

Plus tard, la pensée grecque fera disparaître le rapport tangible entre les défunts présents par leur image et la communauté vivante. Les images seront dépossédées de leur fonction d'incarnation. On considérera le monde sensible comme une simple apparence (p228). Les ouvrages visuels réalisés par les artistes pour les tombeaux seront dépourvus de présence réelle. A la place, le souvenir scellera l'absence du mort. L'image portée en lui par le spectateur s'émancipera de l'image-objet.

Les Romains, qui pratiquaient le culte des ancêtres, reviendront sur cette révolution platonicienne.

 

 

Orphée renonce à triompher de la mort. En touchant Eurydice des mains, en lui dévoilant le visage, il l'a épousée et lui a dit Adieu. Mariage et deuil vont ensemble. Aucun double désincarné, pas même un fantôme, pas même une image, ne survivra à la disparition d'Eurydice. Orphée doit faire l'expérience de l'absence définitive, de la mort sans retour. Seule l'âme est réelle, le corps mortel n'en est que l'ombre dégradée. L'âme ne peut pas s'incarner dans des oeuvres plastiques.

Les exploits d'Orphée, qui fut capable d'ouvrir les portes de la mort par son chant, sont presque oubliés. Il n'en reste que la lyre tenue sous le bras comme un objet quelconque. Avec la possibilité de tels exploits se sont évanouis les espoirs de retour du défunt.

 


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