Selon Freud, devant le spectacle du corps de la mère avec son absence de pénis, l'enfant dédouble sa croyance et maintient en permanence deux opinions contraires : Tous les êtres humains en ont un (croyance originaire), et Certains êtres humains n'en ont pas (témoignage des sens). Pour maintenir l'ancienne croyance, il doit désavouer la nouvelle. Ce désaveu peut prendre la forme du fétiche : arrêter son regard sur un objet qui masque le manque (par exemple une pièce de vêtement), se fixer sur un "juste avant" qui est une reculade devant le perçu et en même temps sa reconnaissance. La défense contre le désir devient elle-même érotique.

Le fétichisme est le modèle des perversions qui se fondent sur l'évitement de la castration (déni, désaveu). Le fétiche représente le pénis absent, il est son substitut, son signifiant négatif, son suppléant. Il met un plein à la place du vide.

Telle est la matrice durable, le prototype affectif de tous les clivages de la croyance, y compris de ceux qui interviennent dans le cinéma.

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On peut dire, en termes derridéens, que l'oeuvre d'art arrête le regard devant le mouvement de la différance.