Pour Pline, il ne restait presque plus de peinture à son époque, le 1er siècle après J-C. La noblesse de la peinture était derrière lui. Cet art était tombé en désuétude, en même temps que les images (imago) à usage généalogique. Le chapitre sur la peinture de son Histoire Naturelle est fondé sur le deuil de son objet. Contrairement à la sculpture, la peinture est morte; il faut donc revenir à l'ordre des couleurs (des pigments). Une telle peinture est thérapeutique, elle peut servir à des remèdes. L'ordre des matières oriente la positivité du savoir plinien : modelage, moulage, poterie, brique, remèdes. Imitation et similitude.

Selon Pline, la peinture grecque a disparu sous ses copies. Elle est mythique, abusivement restaurée. C'est un vestige (pourri ou inachevé).

Ce qui compte pour Pline, c'est l'ordre de la matière, ce n'est pas l'ordre des représentations. cf dans son Histoire Naturelle les Livres 33 et 34 (les métaux), 35 (la terre), 36 et 37 (la pierre). La sculpture domine. Pourtant, au début de son texte, Pline n'utilise ni le mot peinture ni le mot sculpture. Il parle de teinture (éloge des artisans).

Ses objets de connaissance s'organisent autour de l'adjectif "sordide". Modestie. Il écrit sur la "matière basse" pour s'éloigner de la rhétorique. Il s'excuse d'employer des mots techniques.

Pour Pline, l'histoire de l'art est une partie de l'histoire naturelle.

On pourrait actualiser la définition de Pline et dire que la peinture est l'usage de matériaux chimiques. Ce serait au moins aussi vrai que de parler de lignes et couleurs en un certain ordre assemblées (la définition moderniste de la peinture).