La voix dit le sujet vivant dans un rapport aux autres. Au "Qui est-ce?", elle répond : "C'est moi". Elle porte en nous la dimension d'altérité de la parole.

Elle exprime l'intime de l'intime. Résonance de l'inconscient, elle plonge là où les mots résonnent sur les traces que d'autres mots ont laissées. Elle y fait résonner la parole originaire.

La conscience s'éprouve dans ce rapport de la chair et des mots, là où la voix nous constitue en sujet parlant dans un corps, en je, en tu.

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Denis Vasse cite Derrida dans La voix et le phénomène (p76 du texte de Vasse), mais c'est pour en tirer des conclusions opposées à celles du philosophe. Là où Derrida compare la voix à une chair spirituelle (celle de la phénoménologie husserlienne) pour la contester et la déconstruire (car cette chair n'est que présence immédiate), Vasse évoque l'esprit de la voix comme lieu où pourra se révéler la vérité. Ces conclusions sont opposées mais pas incohérentes, car Derrida n'est pas à la recherche de la vérité, mais de la trace, tandis que pour Vasse la trace ne fait que témoigner d'une autre vérité.