Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
CinéAnalyse : Un don dépourvu d'échange                     CinéAnalyse : Un don dépourvu d'échange
Sources (*) : Le cinéloft du Quai               Le cinéloft du Quai
Gloria Cenegha - "L'échange des sens", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 20 septembre 2005

[(CinéAnalyse) : En donnant à voir ce qui, dans le don, est dépourvu d'échange]

   
   
   
                 
                       

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1937

- Gueule d'amour (Jean Grémillon).

2003

- Il dono (Michelangelo Frammartino).

2016

- Paterson (Jim Jarmusch).

2017.

- Demain et tous les autres jours (Noémie Lvovsky).

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(Ouzza) : Il y avait, dans cette controverse sur l'échange, des positions extraordinairement divergentes. Pour Geminga, on faisait semblant d'échanger des objets, mais on n'échangeait en réalité que la chose la plus importante, le rien; tandis que pour John, tout ce qui dans l'échange était intuitif et faisait plaisir à quelqu'un comme Gloria n'était que pure rhétorique, illusion verbale. John voulait restreindre son intérêt au don pur, tandis que Yolande ne s'intéressait qu'à ce qui, dans l'échange, débordait l'échange.

- Geminga : L'idée est très simple. Si tu veux échanger, vraiment échanger, au sens fort du mot, il faut que tu ne t'attendes à rien. Je m'en suis rendu compte dans mon travail. Dans un premier temps, tu organises une expérience en fonction de ce que tu prévois; mais dans un second temps, il faut que tu oublies tout ce que tu avais prévu. Au moment où tu mets ton expérience en oeuvre, tu te vides de toute anticipation.

(Bendito) : On était parti sur l'idée que le Cercle favoriserait l'échange, mais on ne s'était jamais demandé sur quoi l'échange allait porter. Il allait bien porter sur quelque chose, imaginait-on, certainement pas sur rien du tout.

- Gloria : D'où vient l'échange? On a tendance à le considérer de façon trop abstraite. Je préfère supposer qu'il vient de quelque part, par exemple d'un endroit creux, la bouche, et qu'il arrive sur une surface, par exemple l'oreille, après avoir fait vibrer d'autres surfaces, par exemple le corps, l'air et l'espace environnant. L'échange n'est pas isolé, tout y conspire : "Tu me donnes ceci, je te donne cela". "Tu me cèdes ceci, je te contrecède cela". Ni l'émetteur ni le récepteur ne se rendent compte de ce qu'ils font. Il leur suffit de parler, et tout en eux participe de ce mouvement général.

- Yolande : Le grand pari de l'échange, c'est qu'en plus de ce qui est échangé, il offre autre chose. On ne s'en rend pas vraiment compte. Le phénomène est inconscient, et le supplément reste dissimulé, inconnu.

(Bendito) : Sans le savoir, Geminga avait découvert le clef de l'Orloeuvre.

- Gloria : Dans l'échange vocal, ce n'est pas la voix qui compte, c'est le dessus, le dessous, le devant et le derrière de la voix. Quelque chose de sensuel va avec le corps : le toucher, la peau, les lèvres, l'empathie, le sexe. Le paradoxe, c'est que s'il n'y avait pas cette sensualité qui ne s'échange pas, on ne pourrait pas échanger la moindre pensée.

- John : Il y a un cauchemar de l'échange. Plus les mots sont jolis comme réciprocité ou équilibre, et plus on risque de sombrer dans une caricature. Je ne donne que pour recevoir, disait Gloria tout à l'heure, ce qui annule le don lui-même. Moi je rêverais d'un échange qui serait un double don inégal, qui protégerait de la compensation ou de l'égalité, cette humiliation suprême.

(Ouzza) : [Un silence].

- Yolande : En employant le mot "désir", tu introduis un autre genre de satisfaction. Désirer, c'est espérer, c'est vouloir tirer un avantage. Tu en restes toujours à l'hypothèse de la compensation.

- John : OK. Alors je rêverais d'un don absolument gratuit, sans salaire, ni reconnaissance, ni aucun retour symbolique, un don sans échange qui serait une rupture radicale du système.

(Bendito) : S'il fallait que je donne moi-même une définition, je dirais que l'échange orlovien, ce n'est ni quelque chose pour quelque chose, ni rien pour rien, ni quelque chose pour rien, ni rien pour quelque chose, mais le cercle des hétérogènes.

- Gloria : En entrant dans un monde sans échange, un monde où la parole ne ferait que passer, où pour le rien tu n'aurais même pas un rien, même pas moins que rien, un monde sans aucune forme de religion ni de croyance, sans aucun crédit accordé à l'autre, en entrant dans un tel monde, tu prends un énorme risque qui est de ne plus exister socialement; mais je crois pouvoir te dire, sur la base de mon expérience, que ce risque vaut la peine.

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Propositions

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Il faut, pour faire oeuvre, une voix qui s'arrête, ne circule pas

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Le baiser est comme la voix : un échange de pensées

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La voix passe, mais ne s'échange pas

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Le capitalisme n'a pas besoin d'autre légitimation que sa formule canonique : "Je te cède ceci, si tu peux me contrecéder cela"

 


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